L’Ukraine, envahie par la Russie depuis plus de trois ans, a déclaré mardi (25/2) qu’elle avait conclu un accord avec les États-Unis pour développer conjointement des minéraux clés sur son territoire afin de continuer à recevoir l’aide des États-Unis. Les États-Unis et l’Ukraine ont conclu un accord historique sur l’exploitation des ressources naturelles minières, du gaz et du pétrole. Cet accord, qui a fait l’objet de négociations ardues, prévoit que l’Ukraine contribue à hauteur de 50 % à un fonds créé par les États-Unis afin de financer les futurs projets d’extraction.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rendra à Washington le 28 février pour signer officiellement l’accord aux côtés du président américain Donald Trump. Ce partenariat est vu comme un levier économique majeur pour l’Ukraine, mais soulève des interrogations quant à l’absence de garanties sécuritaires explicites contre la menace russe.
L’accord accorde aux entreprises américaines un accès privilégié aux minerais stratégiques, au pétrole et au gaz ukrainiens. Les ressources déjà exploitées par Naftogaz et Ukrnafta ne sont pas concernées par cet accord. Toutefois, certains experts soulignent que les modalités exactes de ce partenariat restent floues, notamment en ce qui concerne le montant précis des investissements américains et les conditions des futures opérations de co-exploitation.
Les négociations ont été marquées par des tensions, Washington ayant initialement imposé des conditions très strictes, comme la reconnaissance d’une dette ukrainienne envers les États-Unis pour l’aide militaire et financière fournie depuis le début de la guerre. Une exigence qui a finalement été retirée après des pourparlers intenses.
En Europe, cet accord suscite des réactions contrastées. Tandis que certains gouvernements saluent une initiative renforçant l’indépendance énergétique de l’Ukraine, d’autres redoutent une mainmise américaine sur les ressources naturelles du pays. Les préoccupations sont également alimentées par la crainte que cet accord puisse entraîner une exploitation excessive des ressources, laissant peu de bénéfices pour la population ukrainienne.
Dans un contexte où les États-Unis cherchent à réduire leur dépendance aux minerais chinois, cet accord s’inscrit dans une stratégie plus large visant à sécuriser leurs approvisionnements en matières premières critiques. L’Ukraine, qui détient des réserves considérables de titane, de lithium et de terres rares, représente un atout stratégique majeur pour Washington. Cela pourrait permettre aux États-Unis de diversifier leurs sources d’approvisionnement, tout en augmentant la capacité de l’Ukraine à résister à la pression russe.
Alors que l’administration Trump insiste sur les bénéfices mutuels de cet accord, l’Ukraine espère qu’il servira également de levier pour obtenir des garanties de sécurité renforcées face à la Russie. Pour l’instant, aucun engagement militaire explicite n’a été pris par les États-Unis, ce qui laisse planer des incertitudes sur la portée réelle de ce partenariat. Les discussions futures seront cruciales pour déterminer comment l’accord sera mis en œuvre et quel impact il aura sur la dynamique géopolitique en Europe de l’Est.