New York, 7 mars 2025 – À la veille de la Journée internationale des femmes, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a lancé un cri d’alarme sur la montée des violences et des discriminations visant les femmes dans le monde. Il a dénoncé un recul inquiétant des acquis en matière d’égalité des sexes, affirmant que « le corps des femmes est devenu un champ de bataille politique ».
Dans son discours prononcé à l’Assemblée générale des Nations Unies, Guterres a rappelé que cette année marque le 30e anniversaire de la Déclaration de Beijing, un texte historique consacrant les droits des femmes comme des droits humains universels. Malgré certains progrès – une meilleure scolarisation des filles et un accès plus large des femmes aux postes de pouvoir –, il a souligné que ces avancées restent fragiles et insuffisantes face aux attaques croissantes contre les droits des femmesLe Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dressé un constat alarmant sur la situation des femmes dans le monde. Chaque jour, des violences intolérables continuent de leur être infligées, et la lutte pour l’égalité des sexes demeure un combat inachevé. Toutes les dix minutes, une femme est tuée par son partenaire ou un membre de sa famille, un chiffre glaçant qui illustre la persistance des violences domestiques. Par ailleurs, des millions de femmes et de filles vivent dans des zones de conflits armés, où elles sont privées de leurs droits fondamentaux et exposées à des abus systématiques.
Sur le plan économique, l’injustice reste flagrante. Moins de deux tiers des femmes participent au marché du travail et, lorsqu’elles y accèdent, elles sont confrontées à des inégalités salariales persistantes, percevant en moyenne 20 % de moins que leurs homologues masculins. À cela s’ajoute une menace plus insidieuse, celle du cyberharcèlement. Alors que l’ère numérique aurait pu représenter un tremplin vers davantage d’émancipation, elle est devenue un nouvel espace de discrimination et d’oppression. Le harcèlement en ligne, de plus en plus courant, prolonge dans le monde virtuel les injustices et violences du monde réel.
Face à ces défis, António Guterres a dénoncé un recul inquiétant des droits des femmes et a appelé à une mobilisation collective. Selon lui, au lieu de progresser vers l’égalité, le monde assiste à une montée du chauvinisme et de la misogynie. Il a insisté sur l’urgence d’une réaction forte, affirmant qu’il était hors de question de rester les bras croisés alors que les avancées durement acquises risquent d’être balayées.
Pourtant, malgré cette situation préoccupante, des solutions existent et des initiatives concrètes ont déjà prouvé leur efficacité. Le Secrétaire général a mis en avant l’initiative Spotlight, un programme mis en place par l’ONU qui a permis de protéger 21 millions de femmes et de filles contre les violences sexistes, tout en offrant à un million de filles supplémentaires un accès à l’éducation. Ces avancées démontrent que lorsqu’une volonté politique et des actions coordonnées se mettent en place, un véritable changement est possible.
Dans cette dynamique, l’ONU franchit une nouvelle étape avec le lancement de l’Appel de Clarion pour l’égalité des sexes. Cette initiative ambitieuse repose sur quatre axes essentiels : un leadership unifié pour garantir que les droits des femmes restent une priorité mondiale, un combat résolu contre les résistances et les régressions politiques et sociales, une action coordonnée entre les États, les entreprises et la société civile pour accélérer les progrès, et enfin, une protection renforcée des défenseurs des droits des femmes, qui font face à une montée des attaques et des intimidations.
En ce jour de célébration de la Journée internationale des femmes, ce message résonne avec force. Il rappelle que l’égalité des sexes ne peut être reléguée au second plan et qu’elle exige une mobilisation immédiate et déterminée. Plus qu’une cause, il s’agit d’un impératif pour construire une société plus juste et plus équitable pour toutes et tous.