Téhéran, 25 septembre 2025 – Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a une nouvelle fois rejeté toute possibilité de négocier avec les États-Unis au sujet du programme nucléaire de son pays. Dans une déclaration diffusée à la télévision d’État, il a accusé Washington de « rompre ses promesses, de mentir et d’imposer des diktats ».
« Le camp auquel nous sommes confrontés rompt ses engagements à chaque étape. Ils mentent, profèrent des menaces militaires, assassinent et bombardent nos installations nucléaires. Comment pourrions-nous conclure un accord avec une telle partie ? », a lancé Khamenei, en qualifiant les pourparlers directs avec les États-Unis « d’impasse totale ».
Ces propos interviennent alors que des discussions diplomatiques se tiennent en marge de l’Assemblée générale des Nations unies. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a rencontré mardi les diplomates du groupe E3 (France, Allemagne, Royaume-Uni) ainsi que la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas. Ces échanges ont porté sur la réimposition prochaine des sanctions internationales contre Téhéran.
De son côté, le président américain Donald Trump, dans son discours à l’ONU, a affirmé que l’Iran « ne possédera jamais l’arme nucléaire », qualifiant la République islamique de « premier sponsor mondial du terrorisme ».
Les puissances européennes ont déclenché fin août le mécanisme de « snapback », prévu par l’accord nucléaire de Vienne (JCPOA) de 2015, qui permet de rétablir automatiquement les sanctions de l’ONU si Téhéran est jugé en violation de ses obligations. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Iran détient aujourd’hui plus de 40 fois la limite d’uranium enrichi autorisée par l’accord initial.
Si aucun compromis n’est trouvé d’ici dimanche, les sanctions reprendront effet : gel des avoirs iraniens, interdictions de contrats d’armement et nouvelles restrictions économiques, un coup dur pour une économie déjà fragilisée.
Face aux accusations occidentales, le guide suprême a réaffirmé que le programme nucléaire de l’Iran reste pacifique. « Nous n’avons pas et n’aurons pas d’armes nucléaires », a-t-il déclaré, avant d’assurer que les bombardements israéliens et américains ne pourront « détruire les connaissances scientifiques accumulées par l’Iran au fil des décennies ».
Malgré les tentatives de médiation européenne et la rencontre récente entre Abbas Araghchi et Rafael Grossi, directeur général de l’AIEA, le fossé reste profond. La méfiance de Téhéran vis-à-vis de Washington, accentuée depuis le retrait unilatéral des États-Unis du JCPOA en 2018 et le retour des sanctions sous la politique de « pression maximale » de Trump, rend tout rapprochement improbable à court terme.