Le Vietnam vit des heures critiques face au passage du typhon Bualoi, l’un des plus puissants de l’année. Avec des vents atteignant 130 km/h et une trajectoire rapide, cette tempête menace directement la côte centrale du pays. Elle constitue déjà le dixième typhon à frapper le Vietnam en 2025, marquant une saison cyclonique d’une violence inhabituelle.
Selon les médias d’État, les autorités ont ordonné la fermeture de quatre aéroports et l’arrêt des activités de pêche, tandis que des milliers de bateaux ont reçu l’ordre de regagner les ports. Plus de deux millions de personnes ont été déplacées vers des zones sûres, dont environ 210 000 habitants à Da Nang et 32 000 à Hué, les zones côtières étant jugées particulièrement vulnérables.
La mobilisation est massive : près de 100 000 militaires participent aux opérations de secours et de prévention. Des équipes locales ont renforcé le littoral avec des sacs de sable, des pierres et des piquets de bambou pour limiter les dégâts liés à la montée des eaux.
L’agence météorologique nationale a mis en garde contre une tempête « de forte intensité, à déplacement rapide et à zone d’impact très étendue », susceptible de provoquer simultanément des vents destructeurs, pluies diluviennes, inondations, crues soudaines, glissements de terrain et submersions côtières. Le Premier ministre Pham Minh Chinh a appelé les autorités locales à un niveau de préparation maximal dès l’entrée du cyclone dans les eaux vietnamiennes.
Mais déjà, le typhon Bualoi a laissé des traces dramatiques. Trois pêcheurs de Hô-Chi-Minh-Ville sont portés disparus après le naufrage de leur bateau dans la province de Quang Tri. Huit autres ont pu être secourus de justesse.
Cette tempête a également touché les Philippines deux jours plus tôt, provoquant des coulées de boue et des inondations meurtrières : au moins 10 morts et 10 disparus ont été recensés selon la presse locale.
Les experts rappellent que la multiplication et l’intensification des cyclones dans la région sont directement liées au réchauffement climatique, qui réchauffe les océans et alimente la violence de ces phénomènes. Rien qu’au Vietnam, plus de 100 personnes ont déjà été tuées ou portées disparues lors de catastrophes naturelles entre janvier et juillet 2025, selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural.