La capitale géorgienne, Tbilissi, est secouée depuis plusieurs jours par une vague d’arrestations liées à des manifestations locales. Selon le ministère géorgien de l’Intérieur, 60 manifestants ont été appréhendés au cours des trois derniers jours pour avoir bloqué des routes et porté des masques lors de rassemblements.
Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre du renforcement récent des lois sur les manifestations. Depuis le 17 octobre, bloquer une route ou se présenter à un rassemblement masqué peut entraîner une arrestation administrative allant jusqu’à 15 jours. En cas de violation répétée, l’infraction peut être requalifiée en délit pénal, avec des peines pouvant atteindre un an de prison pour une première récidive et jusqu’à deux ans pour les suivantes.
Les policiers ont indiqué avoir prévenu à plusieurs reprises les manifestants qu’ils n’avaient pas le droit de bloquer la circulation, en particulier lors de petites actions, mais ces avertissements sont restés sans effet. Les autorités justifient ces mesures comme nécessaires pour empêcher que de petits rassemblements perturbent le centre de Tbilissi et causent des désagréments à la population.
Depuis l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions, environ 150 manifestants ont été arrêtés, selon News Georgia, parmi lesquels figurent des journalistes, des médecins, des réalisateurs et des écrivains. Ces arrestations ont provoqué l’inquiétude des organisations de défense des droits humains qui dénoncent une criminalisation progressive de toute manifestation, un renforcement de l’autocensure et des restrictions contraires à la Constitution et au droit international.
Les ONG mettent en garde contre une dérive autoritaire, affirmant que ces mesures semblent viser à intimider les citoyens et à limiter toute opposition au parti au pouvoir, le « Rêve géorgien ».
Le ministère de l’Intérieur a par ailleurs annoncé que des sanctions encore plus sévères seraient appliquées à l’avenir pour toute violation des règles encadrant les rassemblements publics, renforçant ainsi la pression sur la société civile dans un contexte déjà tendu.


























