L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a retrouvé la liberté ce lundi 10 novembre 2025, après vingt jours passés à la prison de la Santé à Paris. La cour d’appel de Paris a ordonné sa remise en liberté dans le cadre de l’affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007, tout en le plaçant sous contrôle judiciaire strict. Condamné en première instance à cinq ans de prison, Nicolas Sarkozy a fait appel de cette décision, et le second procès est prévu pour mars prochain.
Lors d’une audience de cinquante minutes tenue ce lundi matin, il est apparu en visioconférence depuis un parloir de la prison, assis à une table austère, le visage concentré et fermé. Il a décrit cette période comme une épreuve « éreintante » et un « vrai cauchemar », tout en saluant l’humanité des personnels pénitentiaires. « Je l’ai visité tous les jours en prison », a confié l’un de ses avocats, évoquant les menaces de mort et les cris nocturnes auxquels l’ancien président a dû faire face. Il a réaffirmé son innocence et sa volonté de la prouver lors du procès en appel, une remise en liberté que son avocat Christophe Ingrain a qualifiée d’« application normale du code de procédure pénale ».
Sous contrôle judiciaire, Nicolas Sarkozy se voit imposer plusieurs interdictions destinées à préserver la sérénité des débats et l’indépendance des magistrats : il lui est interdit de contacter le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, qui lui avait rendu visite le 29 octobre, ainsi que tous les protagonistes des dossiers en cours, y compris dans un autre volet de l’affaire libyenne où il est mis en examen, et il ne peut quitter le territoire français, ce qui suspend temporairement ses activités de conférencier à l’international. La cour justifie ces mesures par le risque d’entrave à la justice, rappelant notamment la condamnation définitive de Nicolas Sarkozy pour corruption active dans une autre affaire et soulignant ses anciens réseaux influents issus de ses fonctions présidentielles.
Sur X (anciennement Twitter), l’ex-président a réagi en soulignant : « Le droit a été appliqué » et « la vérité triomphera », ajoutant : « Je vais maintenant préparer le procès en appel. Mon énergie n’est tendue que vers le seul but de prouver mon innocence. » En conséquence, Nicolas Sarkozy ne participera pas aux cérémonies commémoratives du 11-Novembre ce mardi sur les Champs-Élysées et à l’Arc de Triomphe, bien qu’il y soit protocolairement invité.
Cette décision marque une étape clé dans un dossier judiciaire complexe, où l’ancien président continue de clamer son innocence face aux accusations de financement illégal par le régime de Mouammar Kadhafi. Le procès en appel sera décisif pour l’avenir de cette affaire emblématique.


























