Les prix du pétrole ont légèrement progressé lundi 10 novembre, soutenus par les signes d’une possible résolution du blocage budgétaire américain et par l’attente de plusieurs rapports économiques majeurs prévus en milieu de semaine.
Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord gagnait 0,94 % à 64,23 dollars, tandis que le WTI américain avançait de 1,04 % à 60,37 dollars (vers 09h50 GMT). Selon un communiqué de Reuters, le Brent a ensuite clôturé à 63,94 dollars le baril, en hausse de 31 cents (0,49 %), tandis que le WTI s’établissait à 60,05 dollars (+0,5 %).
Les investisseurs semblent parier sur une issue positive au bras de fer budgétaire qui paralyse Washington depuis plus de 40 jours. Le Sénat américain a en effet fait des progrès notables vers l’adoption d’un projet de loi de réouverture du gouvernement fédéral, dont la fermeture a entraîné le chômage forcé de milliers de fonctionnaires, le retard de programmes sociaux, et une forte perturbation du trafic aérien.
Dimanche, plus de 2 800 vols ont été annulés et 10 200 retardés, la pire journée de désorganisation depuis le début de la crise.
« La décision initiale des législateurs américains de mettre fin à la paralysie du gouvernement a redonné aux marchés l’appétit pour le risque », a déclaré Tamás Varga, analyste chez PVM.
Les opérateurs de marché restent également attentifs à la publication cette semaine du rapport mensuel de l’OPEP, ainsi qu’au World Energy Outlook de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), deux documents clés pour anticiper les tendances mondiales de la demande et de la production.
Cette légère embellie du marché est aussi soutenue par des données encourageantes en provenance de Chine, où l’inflation a rebondi de manière inattendue, suggérant une sortie provisoire de la spirale déflationniste.
Malgré la hausse du jour, les prix du brut restent fragiles. Le Brent et le WTI avaient en effet reculé d’environ 2 % la semaine précédente, enregistrant une deuxième baisse hebdomadaire consécutive sous l’effet des craintes de surproduction.
L’OPEP+ a récemment décidé d’augmenter légèrement sa production en décembre, tout en gelant toute nouvelle hausse pour le premier trimestre 2026, afin de stabiliser les prix.
Dans le même temps, les stocks américains de pétrole brut continuent de croître, tandis que les volumes stockés sur des pétroliers en Asie ont doublé ces dernières semaines. Cette situation est notamment liée aux sanctions occidentales limitant les exportations de brut vers la Chine et l’Inde.
Enfin, de nouvelles turbulences géopolitiques sont venues s’ajouter au tableau. La compagnie pétrolière russe Lukoil a déclaré l’état d’urgence sur son champ pétrolier géant de West Qurna-2, en Irak, selon Reuters. Les sanctions occidentales imposées à la Russie perturbent de plus en plus les opérations à l’étranger du géant pétrolier.
À l’approche du 21 novembre, date limite fixée par Washington pour que les entreprises cessent toute collaboration avec Lukoil, les perturbations opérationnelles risquent de s’intensifier.
En résumé: les marchés misent sur la fin du blocage budgétaire américain et sur une reprise chinoise timide, tout en redoutant une offre mondiale toujours excédentaire et des tensions géopolitiques persistantes.



























