Un véritable miracle a épargné ce lundi matin le ministre congolais des Mines, Louis Watum Kabamba, et une importante délégation officielle, lors d’un spectaculaire accident aérien survenu à l’aéroport de Kolwezi, dans la province du Lualaba, au sud de la République démocratique du Congo.
L’appareil, un jet privé de type Embraer ou Bombardier — les sources divergent encore sur le modèle exact —, venait de décoller de Kinshasa-N’djili aux premières heures de la matinée. Vers 9 h 30 locales, lors de l’atterrissage, l’avion a brutalement quitté la piste et terminé sa course dans un terrain poussiéreux, à plusieurs dizaines de mètres du ruban d’asphalte. Quelques instants plus tard, un incendie s’est déclaré à l’arrière de l’appareil, générant une épaisse colonne de fumée noire visible à des kilomètres.
« L’avion a glissé, a franchi la piste, puis le feu s’est déclaré très rapidement », a raconté Isaac Nyembo, conseiller en communication du ministre. « Grâce à Dieu et à la réactivité de l’équipage, tout le monde a été évacué en moins de deux minutes. Le ministre se porte bien et tous les passagers sont sains et saufs, mais nous sommes encore sous le choc. Plusieurs bagages et documents ont malheureusement brûlé. »
À bord se trouvaient une vingtaine de personnes : le ministre, ses conseillers techniques, des cadres du ministère, des experts en sécurité minière, ainsi que l’équipage. Aucun blessé grave n’est à déplorer, bien que certains passagers aient été légèrement incommodés par la fumée.
Des vidéos amateurs, rapidement partagées sur les réseaux sociaux, montrent l’épave encore fumante, entourée de sapeurs-pompiers et de militaires dépêchés en urgence. On y voit les passagers, secoués mais debout, certains le visage couvert de suie, regroupés à distance de sécurité.
Ce déplacement ministériel revêtait une importance capitale. Louis Watum Kabamba se rendait à Kolwezi pour une mission de trois jours centrée sur des dossiers brûlants : samedi 15 novembre, un effondrement dans une mine de cuivre et de cobalt exploitée artisanalement avait coûté la vie à au moins 32 creuseurs. Les recherches de corps se poursuivaient encore ce lundi. Le ministre devait rencontrer les familles des victimes, visiter le site sinistré et annoncer des mesures pour renforcer la sécurité dans les mines artisanales et semi-industrielles.
La région de Kolwezi concentre plus de 70 % de la production mondiale de cobalt, un minerai stratégique pour les batteries de véhicules électriques. Depuis plusieurs mois, Kinshasa tente de reprendre le contrôle d’un secteur gangréné par la fraude, le travail des enfants et des réseaux mafieux. Le ministre devait également présider une grande réunion avec les opérateurs industriels (Glencore, CMOC, Ivanhoe), les coopératives locales et les autorités provinciales, afin d’accélérer la traçabilité et de lutter contre l’exportation illégale.
Peu après l’accident, le gouverneur du Lualaba, Fifi Masuka Saini, s’est rendu sur place et a salué « la protection divine » dont la délégation a bénéficié. « Le ministre est en vie, c’est l’essentiel. Nous mettrons tout en œuvre pour que de tels incidents ne se reproduisent plus », a-t-elle déclaré.
La Régie des voies aériennes (RVA) et l’Autorité de l’aviation civile (AAC) ont dépêché immédiatement une équipe d’enquêteurs à Kolwezi. Bien que récemment rénové, l’aéroport reste critiqué pour la courte longueur de sa piste et l’absence de certains équipements de sécurité modernes.
En fin de journée, malgré le choc, le ministre Louis Watum Kabamba a tenu à maintenir une partie de son programme. Depuis sa résidence temporaire à Kolwezi, il a reçu les familles des victimes de Kalondo et assuré que « la tragédie d’aujourd’hui ne nous détournera pas de notre devoir : faire du secteur minier congolais un secteur sûr, régulé et bénéfique pour le peuple ».

























