Dans la nuit du 16 au 17 novembre, vers 1 h 30 du matin, des dizaines d’hommes armés, équipés de kalachnikovs et circulant à moto, ont envahi la Government Girls Secondary School de Maga (district de Danko-Wasagu). Après avoir escaladé la clôture et tiré en l’air pour terroriser tout le monde, ils se sont dirigés droit vers le dortoir des internes.
En quelques minutes, 25 adolescentes âgées de 12 à 17 ans ont été arrachées à leur lit et emportées dans la nuit. Le directeur adjoint de l’établissement, Hassan Makuku, 52 ans, a tenté de s’interposer ; il a été abattu à bout portant. Le vigile Ali Shehu a été grièvement blessé à la main mais a réussi à donner l’alerte.
Déclaration de la police de l’État de Kebbi :« Les bandits ont escaladé la clôture, ont pris d’assaut le dortoir des filles et ont kidnappé 25 élèves avant de s’enfuir vers la forêt. Malgré des échanges de tirs, nos hommes n’ont pas pu les empêcher de partir avec les otages. »
Depuis plus de 48 heures, une vaste opération de ratissage est en cours : armée, unités d’élite de la police, milices civiles et chasseurs locaux fouillent forêts et collines à la frontière avec l’État de Zamfara, repaire bien connu des gangs armés.
C’est le deuxième enlèvement massif d’écoliers dans l’État de Kebbi en quatre ans, après celui de plus de 100 élèves à Yauri en 2021.
Devant l’école barricadée, les familles oscillent entre colère et désespoir. « On nous avait juré que l’école était sécurisée… regardez le résultat », pleure une mère en serrant la photo de sa fille.
Ce drame ravive le traumatisme de Chibok (2014), lorsque Boko Haram avait enlevé 276 lycéennes. Depuis cette date, plus de 1 500 enfants ont été kidnappés dans des écoles nigérianes, selon Amnesty International et Human Rights Watch.
Un mince espoir : une élève de 14 ans, Aisha, a réussi à s’échapper et a fourni de précieuses indications sur la direction prise par les ravisseurs. Une autre s’était enfuie dès le début de l’attaque ; il reste donc 24 jeunes filles aux mains des bandits.
Le président Bola Tinubu a immédiatement dépêché le vice-président Kashim Shettima à Kebbi pour superviser les opérations et réconforter les familles. Le chef d’état-major de l’armée a été clair :
« Nous devons retrouver ces enfants. Agissez avec détermination et professionnalisme. Le succès n’est pas une option. »
Alors que les recherches se poursuivent sans relâche, le Nigeria retient son souffle. Chaque heure compte pour sauver les 24 écolières encore captives.


























