Une explosion qualifiée de » mystérieuse » a entraîné la destruction d’un entrepôt d’armes du Parti islamique du Turkestan, situé dans la région nord-ouest de la Syrie d’Idlib, et la mort de 6 militants terroristes.
L’épisode s’est produit dans la matinée du mercredi 27 mai, dans la banlieue ouest de Jisr Al-Shughur et, plus précisément, près du village d’Al-Taybat. Jusqu’à présent, aucun détail n’a été révélé et aucun auteur ou cause de l’incident n’est connu. Cependant, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR) a souligné que l’explosion s’est produite en même temps que le passage d’avions de guerre russes. Selon le SOHR, s’il s’agissait d’une attaque perpétrée par Moscou, ce serait la première depuis la trêve conclue le 5 mars. Cependant, l’hypothèse n’a pas encore été vérifiée ou confirmée.
Le Parti islamique du Turkestan (TIP) est un groupe extrémiste islamique, fondé par des djihadistes ouïghours dans l’extrême ouest de la Chine et défini comme une organisation terroriste par plusieurs pays, dont la Chine, et par l’Union européenne. TIP a une succursale en Syrie, affiliée à al-Qaïda depuis 2001 et active dans le conflit syrien dans la lutte contre le régime du président syrien, Bachar al-Assad. En 2013, l’organisation s’est alors alliée à l’ancien Front al-Nusra, incorporé par la suite à Hayat Tahrir al-Cham.
L’explosion du 27 mai s’est produite quelques heures après le début d’une opération de patrouille conjointe, menée par les forces russes et turques, selon les accords du 5 mars. La tâche est de patrouiller la route internationale M4, qui relie Alep et Lattaquié, et le dépôt affecté était situé juste à côté de cette artère, dans la partie sud-ouest d’Idlib. Le Parti islamique du Turkestan, pour sa part, n’a pas encore publié de commentaires.
La région nord-ouest d’Idlib, dernier bastion placé sous le contrôle des groupes rebelles, connaît une phase de répit relatif, résultat de l’accord conclu le 5 mars par le président turc, Recep Tayyip Erdogan, et son Homologue russe, Vladimir Poutine. L’objectif est de permettre le retour des réfugiés et des personnes déplacées, dans le contexte du conflit qui a éclaté le 15 mars 2011 et qui entre maintenant dans sa dixième année. Un autre point de l’accord prévoit que l’organisation des opérations de patrouille se fera principalement sur l’autoroute M4, à environ 30 km de la frontière sud de la Turquie. Les patrouilles, bien qu’elles aient réussi à effectuer plusieurs rounds, ont souvent été entravées non seulement par des groupes rebelles locaux, mais aussi par Hayat Tahrir al-Cham.
Ce dernier est un groupe djihadiste de l’idéologie salafiste, affilié à Al-Qaïda et impliqué dans la guerre civile syrienne. Déjà en 2015, des militants islamistes avaient pénétré à Idlib, infligeant de lourds coups à l’armée d’Al Assad jusqu’à ce que, le 30 septembre de la même année, la Russie intervienne aux côtés de Damas pour inverser le cours du conflit. Bien que l’État islamique et Hayat Tahrir al-Cham soient unis par l’idéologie salafiste, les deux groupes se combattent. Même avant la défaite de l’État islamique en Syrie, Hayat Tahrir al-Cham avait réussi à assumer un rôle croissant dans le gouvernorat syrien du nord-ouest, infiltrant l’administration civile et procédant à des expulsions, des meurtres et des intimidations constants.