Les Forces de liberté et de changement (FLC) et le Conseil militaire de transition, qui détient le pouvoir au Soudan depuis avril dernier, ont annoncé samedi la conclusion d’un accord sur la déclaration constitutionnelle. L’accord, conclu trois mois après le renversement du dictateur Omar al Bachir, régira la période de transition.
« Le texte doit être approuvé dans les deux jours à titre préliminaire », a déclaré lors d’une conférence de presse Madani Abbas, représentant de l’équipe de négociation du FLC. «Cet accord ne peut pas satisfaire les demandes de tout le monde. Les défis sont toujours là et continueront d’exister pour le gouvernement civil. Le régime [d’Omar el-Bechir] règne depuis 30 ans et le système est profondément enraciné », a-t-il ajouté.
L’accord complète un autre accord conclu le 12 juillet en vue de former un gouvernement de transition d’une durée de trois ans avec une alternance de pouvoirs. L’objectif est de créer les conditions nécessaires à la tenue d’élections démocratiques. Une fois les élections organisées, le conseil militaire de transition sera dissous.
Selon le texte approuvé, le Soudan aura trois conseils: le souverain, les ministres et le législatif. « Le cabinet ne peut avoir plus de 20 ministres et le FLC nommera le Premier ministre », a déclaré Ebtisam Sanhouri, négociatrice de la coalition d’opposition. Le Conseil souverain sera l’organe suprême de l’État et se réservera le pouvoir de désigner deux des portefeuilles clés: l’intérieur et la défense.
Le pacte, dans lequel l’Union africaine a négocié, s’est présenté comme une grande victoire politique et marque un arrêt après plusieurs jours de tensions au cours desquelles la mort d’au moins 10 manifestants a été enregistrée lors de diverses manifestations dans la région.
Le Soudan tente de sortir de la situation d’instabilité après des mois de manifestations contre le coût croissant et la pénurie de produits de base qui ont conduit au coup d’État du 11 avril, mettant ainsi fin à 30 ans de dictature d’Omar el-Bechir. Les manifestations ne se sont pas arrêtées et les manifestants ont demandé au conseil militaire de transférer le pouvoir à une instance civile pour pouvoir convoquer des élections démocratiques.