Les autorités tunisiennes ont pris une mesure drastique aujourd’hui, mardi 18 avril, en interdisant toutes les réunions dans les bureaux du parti Ennahdha, et en fermant le siège du Front du Salut, quelques heures après l’arrestation du chef du mouvement, Rached Ghannouchi, ainsi que de trois dirigeants du parti.
Selon Reuters, l’interdiction des réunions et la fermeture du siège du Front du Salut ont été confirmées par des « sources officielles et partisanes ».
Ennahdha a de son côté déclaré que les forces de sécurité ont perquisitionné la maison du chef du mouvement, le président du Parlement dissous Rached Ghannouchi, hier lundi. Ils l’ont ensuite emmené dans un lieu inconnu, sans respecter les procédures légales les plus élémentaires.
Le mouvement a immédiatement condamné cette action, la qualifiant de « développement très grave », et a appelé à la libération immédiate de Ghannouchi, dénonçant également la répression des militants politiques de l’opposition.
Le mouvement a également affirmé que Rached Ghannouchi était désormais un otage, soulignant que son avocat avait été empêché de le rejoindre après l’avoir emmené au siège de l’enquête.
En réponse à ces événements, une source responsable au ministère de l’Intérieur tunisien a confirmé que l’arrestation de Ghannouchi avait été ordonnée par le procureur général du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme, après une perquisition de sa maison, à la suite de déclarations que le procureur général a considérées comme incitatives.