Dans un geste qui ne manquera pas de faire débat, le Liban a officialisé cette semaine une coordination directe avec le régime syrien pour lutter contre la contrebande galopante le long de leur frontière commune. Cette initiative intervient alors que les autorités libanaises peinent à enrayer les trafics de carburant, de drogue et d’armes qui prospèrent sur les 350 kilomètres de frontière largement poreuse.
Des délégations des deux pays se sont réunies à Damas pour discuter des « procédures de contrôle » afin de freiner les échanges illégaux. Le Liban a intensifié sa coopération avec le régime syrien pour lutter contre la contrebande le long de leur frontière commune. Cette initiative survient après des décennies de tensions diplomatiques et de relations complexes entre les deux pays.
Des délégations libanaises et syriennes se sont récemment réunies à Damas pour discuter des mesures visant à contrôler les activités de contrebande, notamment le trafic de drogue, d’armes et de carburant. Le ministre adjoint syrien aux affaires de police, le général de division Ahmed Latouf, a rencontré une délégation de l’armée libanaise dirigée par le général de brigade Michel Boutros. Cette rencontre s’inscrit dans une série de discussions visant à renforcer la coopération sécuritaire entre les deux nations .
Le Liban partage une frontière de 350 kilomètres avec la Syrie, traversant des zones montagneuses et des régions peu surveillées. Cette frontière est marquée par plus de 130 points de passage illégaux, dont certains sont sous le contrôle du Hezbollah, facilitant ainsi les activités de contrebande .
Pour contrer ce phénomène, l’armée libanaise a renforcé sa présence le long de la frontière, installant de nouvelles bases et des tours de guet équipées de caméras de surveillance. Le Royaume-Uni a également fourni un soutien logistique, notamment des tours de guet, pour aider à sécuriser les frontières .
Cette coopération intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le Liban et Israël, notamment dans le sud du pays. Des frappes israéliennes ont ciblé des positions du Hezbollah, exacerbant les tensions régionales .
La collaboration avec le régime syrien, longtemps critiqué pour ses antécédents en matière de droits humains et son rôle dans les activités de contrebande, soulève des questions sur les compromis nécessaires pour assurer la sécurité nationale du Liban. Alors que certains estiment que cette coopération est essentielle pour lutter contre les réseaux de contrebande, d’autres s’inquiètent des implications politiques et éthiques de cette alliance.