Le 10 août 2025, à 10h52, une fuite de chlore gazeux s’est brusquement déclarée au kilomètre 1185 de la route Tariq al-Hussein, artère cruciale reliant Najaf à Karbala, en Irak. Cette défaillance, imputable à la rupture d’un réservoir d’eau intégré à un projet d’assainissement unifié, a occasionné l’intoxication d’une vingtaine de pèlerins chiites en direction de Karbala, où se tiennent les solennités de l’Arbaïn. L’exposition à ce gaz corrosif et hautement toxique a exigé une intervention d’urgence immédiate.
Les unités de la défense civile, conjuguées aux équipes médicales d’intervention rapide, ont été mobilisées sans délai. Les victimes, présentant des symptômes d’inhalation de chlore, ont été évacuées vers l’hôpital universitaire Al-Hussein, puis transférées vers un centre médical iranien proche, doté d’un plateau technique spécialisé en toxicologie respiratoire. Parmi elles, un patient dans un état critique a nécessité des soins intensifs, bien que son pronostic vital soit désormais stabilisé. Aucun décès n’a été recensé, et l’état clinique des blessés est actuellement sous contrôle.
Le gouverneur de Karbala, Nassif al-Khattabi, a salué la promptitude et la rigueur des secours, qui ont circonscrit la fuite et sécurisé le périmètre en moins d’une heure. « L’incident est désormais totalement maîtrisé », a-t-il affirmé, soulignant l’absence de pertes humaines ainsi que l’intégrité des infrastructures stratégiques, notamment les réseaux d’eau potable et les stations-service avoisinantes. Le Comité suprême de sécurité des pèlerinages a également confirmé que les axes routiers entre Najaf et Karbala ont été rouverts et sont pleinement sécurisés et praticables.
Chaque année, l’Arbaïn attire plusieurs millions de fidèles chiites convergeant vers les sanctuaires sacrés de Najaf et Karbala, lieu de repos de l’Imam Hussein. Cet incident met en exergue les fragilités structurelles inhérentes à la vétusté des infrastructures dans une région soumise à une affluence exceptionnelle. Conscientes de ces enjeux cruciaux, les autorités irakiennes ont renforcé les dispositifs de surveillance, la maintenance rigoureuse et la modernisation des axes empruntés par les pèlerins afin de prévenir la survenue de tels sinistres et garantir la sécurité de millions de visiteurs.
Face à l’urgence de la situation, les responsables appellent à un renforcement impératif des contrôles, de l’entretien et de la mise en conformité des installations publiques. Ces événements rappellent douloureusement que l’Irak, miné par des décennies de conflits, d’instabilité politique et de contraintes budgétaires, peine encore à assurer la sécurité élémentaire de ses citoyens et des pèlerins.
Ces événements tragiques s’inscrivent dans un cadre plus vaste, caractérisé par une fréquence préoccupante d’accidents industriels et domestiques majeurs — tels que des incendies dévastateurs, des effondrements d’immeubles ou encore des explosions. Ces catastrophes trouvent pour la plupart leur origine dans le non-respect des règles de sécurité essentielles et dans l’état de délabrement avancé des infrastructures, souvent insuffisamment entretenues ou modernisées. Par exemple, mi-juillet 2025, un incendie meurtrier dans un centre commercial d’Al-Mossoul a causé la mort de plus de 60 personnes, dont beaucoup sont décédées par asphyxie, piégées dans des espaces clos où elles n’ont pu échapper aux fumées toxiques.