La Syrie, la Jordanie et les États-Unis ont annoncé mardi 16 septembre l’approbation d’une feuille de route conjointe destinée à résoudre la crise de la province de Soueïda et à renforcer la stabilité dans le sud du pays. L’accord, issu de négociations trilatérales à Damas après des discussions préliminaires à Amman, affirme l’unité du territoire syrien et l’égalité de citoyenneté pour tous les Syriens.
Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, la feuille de route confirme que Soueïda fait partie intégrante de la Syrie et que sa réintégration nécessite des mesures progressives visant à instaurer la confiance et à intégrer pleinement la province aux institutions de l’État. Le plan prévoit notamment :
Selon le ministère syrien des Affaires étrangères, la feuille de route reconnaît que Soueïda fait partie intégrante de la Syrie et que sa réintégration nécessite des mesures progressives à instaurer la confiance et intégrer pleinement la province aux institutions de l’État. Concrètement, le plan prévoit l’enquête sur les violences de juillet et la traduction en justice des responsables, l’indemnisation des victimes, la libération des détenus en coopération avec la Croix-Rouge, ainsi que le rétablissement des services publics et la reconstruction des villages endommagés. Parallèlement, il inclut la criminalisation des discours de haine et la promotion d’un processus de réconciliation nationale, ainsi que la mise en place d’une force de police locale et d’un conseil provincial chargé de superviser les mesures transitoires.
La province de Soueïda avait été le théâtre, en juillet dernier, d’affrontements entre combattants druzes et bédouins sunnites, étendus par l’intervention des forces gouvernementales et de tribus venues d’autres régions. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ces violences ont fait plus de 2 000 morts, dont 789 civils druzes exécutés sommairement, et ont entraîné l’enlèvement de 516 personnes, dont 103 femmes.
Tom Barrack, l’émissaire américain pour la Syrie, a qualifié ces mesures de « historiques », soulignant l’engagement à rassembler différentes cultures et religions sous une même nation. La Jordanie a été saluée pour son rôle de médiateur, et Washington s’est engagé à soutenir le rétablissement des services, l’aide humanitaire et la reconstruction.
Enfin, la feuille de route prévoit la mise en place d’un mécanisme conjoint syro-jordano-américain pour suivre l’application des mesures et la collaboration avec Israël pour trouver un accord sur la sécurité du sud syrien. Si elle est appliquée correctement, cette initiative pourrait constituer un modèle rare de coopération internationale et de réconciliation dans un contexte syrien profondément marqué par la guerre civile et les tensions intercommunautaires.