Le mouvement Hamas a fermement condamné, vendredi soir, la décision du Kazakhstan de rejoindre les Accords d’Abraham, y voyant une « trahison morale » et une « tentative de blanchir les crimes de l’occupation israélienne à Gaza ».
Dans un communiqué publié par le Centre Palestinien d’Information, le mouvement de résistance a dénoncé « un pas honteux et inacceptable » qui, selon lui, « légitime les crimes de guerre et la politique d’apartheid menée par Israël contre le peuple palestinien ».
« Cette adhésion ne reflète pas la volonté des peuples musulmans, mais celle de régimes cherchant à plaire à l’Occident au détriment de la justice et de la liberté palestiniennes », déclare le Hamas.
Le mouvement a appelé les pays arabes et islamiques à rompre toute forme de relation avec l’entité sioniste et à rejeter les projets de normalisation qui, selon lui, affaiblissent la position collective du monde musulman sur la question palestinienne. Il a également exhorté à soutenir la création d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem-Est pour capitale.
La réaction du Hamas intervient quelques heures après l’annonce officielle faite à Astana, confirmant que le Kazakhstan avait formellement adhéré aux Accords d’Abraham — un cadre de normalisation des relations entre Israël et plusieurs pays à majorité musulmane.
Le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev a défendu cette décision en la qualifiant de « prolongement naturel de la diplomatie kazakhe fondée sur le dialogue, la tolérance et la stabilité régionale ». Selon des sources proches du gouvernement, cette adhésion vise avant tout à renforcer les échanges économiques et sécuritaires, tout en affirmant le rôle d’Astana comme acteur de modération dans le monde musulman.
Pour le Hamas, ce rapprochement est perçu comme une tentative cynique d’effacer les souffrances palestiniennes et de réhabiliter un État accusé d’occupation illégale.
« Alors que des milliers de civils palestiniens souffrent encore des bombardements, certains régimes choisissent de serrer la main de leurs bourreaux », souligne le communiqué du mouvement.
Des analystes estiment que la décision d’Astana répond avant tout à un calcul géopolitique pragmatique : le Kazakhstan cherche à diversifier ses alliances au-delà de la Russie et de la Chine, et à se positionner comme un pont entre l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Occident.
Mais pour les mouvements de résistance et une partie de l’opinion publique musulmane, cette adhésion illustre une fracture profonde entre les peuples et leurs dirigeants. Des manifestations sont annoncées à Istanbul, Kuala Lumpur et Amman, où des organisations civiles dénoncent une « diplomatie de soumission » et rappellent que la cause palestinienne demeure au centre des préoccupations et des sensibilités du monde musulman.

























