12 novembre 2025 –Quarante-deux migrants, dont 29 Soudanais, huit Somaliens, trois Camerounais et deux Nigérians, sont portés disparus et présumés morts après le naufrage de leur embarcation au large des côtes libyennes, a annoncé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations Unies.
Le bateau pneumatique, chargé de 49 personnes, avait quitté Zuwara, dans le nord-ouest de la Libye, le 3 novembre. Six heures plus tard, de fortes vagues ont provoqué une panne moteur, entraînant le chavirement de l’embarcation et projetant tous ses occupants à la mer.
Sept passagers ont survécu après six jours de dérive et ont été secourus le 8 novembre par les équipes de recherche et de sauvetage libyennes. Cet accident tragique s’ajoute aux plus de 1 000 décès recensés cette année sur la route migratoire de la Méditerranée centrale, selon le projet « Migrants disparus » de l’OIM.
Pour l’OIM, ce naufrage souligne « l’urgence de renforcer la coopération régionale, d’élargir les voies de migration sûres et régulières et de mettre en place des opérations de recherche et de sauvetage plus efficaces afin de prévenir de nouvelles pertes de vies humaines ».
Cette tragédie survient dans un contexte de vives critiques contre les garde-côtes libyens et d’autres autorités locales, régulièrement accusés de violences et d’abus contre les migrants, en mer et à l’intérieur du pays. Entre 2016 et septembre 2025, au moins 60 actes de violence ont été documentés par l’ONG Sea-Watch, incluant des tirs sur des embarcations, des abandons en mer et des entraves aux opérations de sauvetage.
La semaine dernière, une coalition de 13 organisations européennes de secours a suspendu sa coopération avec le centre de coordination des secours maritimes libyen, accusant les garde-côtes d’être un « acteur illégitime » et un « réseau décentralisé de milices armées financées et entraînées par des fonds européens ».
« Nous ne nous laisserons pas contraindre à communiquer notre position opérationnelle à des milices armées qui tirent sur les personnes fuyant pour se mettre en sécurité et sur nos équipes de secours », ont déclaré ces organisations.
La Méditerranée centrale reste la route la plus fréquentée pour les migrations irrégulières vers l’Union européenne, avec plus de 58 000 tentatives de passage entre janvier et octobre 2025, selon Frontex. La Libye, qui accueille environ 867 000 demandeurs d’asile et réfugiés, est devenue un point de transit central pour ceux qui tentent de rejoindre l’Europe.
Des organisations de défense des droits humains et des agences de l’ONU documentent depuis des années des abus systématiques contre les migrants et réfugiés en Libye, incluant tortures, viols et extorsions, accentuant le caractère dramatique de ces traversées maritimes.



























