Port-Soudan, 25 novembre 2025 – Dans un revirement inattendu, les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ont annoncé ce lundi une trêve unilatérale de trois mois sur l’ensemble du territoire soudanais, avec effet immédiat. Cette décision intervient alors que la guerre entre les FSR et l’armée régulière dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhan dure depuis avril 2023 et a déjà fait des dizaines de milliers de morts et plus de 12 millions de déplacés.
Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux et signé par le commandant des FSR, le mouvement paramilitaire affirme vouloir « donner une chance réelle à la paix » et « faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire vers des millions de Soudanais en détresse ». Les FSR se disent prêtes à respecter scrupuleusement cette trêve et appellent l’armée soudanaise à « répondre positivement à ce geste » afin d’épargner de nouvelles souffrances à la population.
Cette annonce survient quelques jours seulement après la reprise de Khartoum par les forces armées soudanaises (FAS) dans certaines zones stratégiques de la capitale et au moment où les combats font rage au Darfour, au Kordofan et dans l’État d’Al-Jazira. Des sources humanitaires estiment que plus de 25 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population, souffrent d’insécurité alimentaire aiguë.
Jusqu’à présent, aucune réaction officielle n’a émané du quartier général de l’armée à Port-Soudan ni du Conseil de souveraineté. Des observateurs rappellent toutefois que les FSR avaient déjà proclamé des cessez-le-feu unilatéraux par le passé, souvent sans suite durable sur le terrain.
L’Union africaine, les Nations unies et plusieurs capitales occidentales et arabes ont salué « avec prudence » cette initiative, tout en soulignant que la crédibilité de cette trêve dépendra de son respect effectif et d’une réponse constructive des deux belligérants. Des négociations indirectes, sous médiation saoudienne et américaine, pourraient reprendre à Jeddah dans les prochaines semaines si la désescalade se confirme.
Pour des millions de Soudanais épuisés par plus de deux ans et demi de guerre, cette annonce, aussi fragile soit-elle, représente le premier espoir tangible de répit depuis longtemps.


























