Le stade Nelson Mandela de Baraki, joyau flambant neuf censé incarner la modernité du sport algérien, fait aujourd’hui l’objet d’une vive controverse. Moins de trois ans après son inauguration, l’état alarmant de sa pelouse suscite indignation et colère. Malgré plusieurs mois de fermeture pour travaux de rénovation, le terrain reste dans une condition jugée « impraticable » par de nombreux observateurs. Face à ce constat accablant, le journaliste Samir Lamari a lancé un appel pressant à la fermeture du stade, dénonçant un « échec flagrant de gestion » et un manque de sérieux dans l’entretien de ce site emblématique.
Inauguré en 2023 dans un contexte de fierté nationale, le stade devait symboliser le renouveau des infrastructures sportives algériennes. Mais le rêve a vite tourné à la désillusion. Les images diffusées sur les réseaux sociaux révèlent une pelouse abîmée, irrégulière, mal drainée, où le ballon rebondit de manière imprévisible. Les joueurs, inquiets pour leur sécurité, évoquent un risque élevé de blessure et un environnement de jeu indigne d’un stade portant le nom d’une icône mondiale comme Nelson Mandela.
Dans une publication percutante sur X (ex-Twitter), Samir Lamari n’a pas mâché ses mots : il appelle à une refonte complète du système d’entretien des infrastructures sportives, soulignant que « le problème n’est pas la construction, mais la maintenance ». Il cite notamment le cas du stade de Mostaganem, dont la pelouse, flambant neuve, s’est détériorée en quelques mois — un symbole, selon lui, de l’incurie administrative et de l’absence de suivi technique.
Plusieurs anciens joueurs et experts du football partagent ce constat amer. Ils recommandent une externalisation de la gestion des pelouses à des entreprises internationales spécialisées, à l’image de ce qui se pratique dans plusieurs pays africains plus avancés en matière d’entretien sportif.
Au-delà du scandale, cette situation menace directement la crédibilité de l’Algérie sur la scène footballistique. Le stade de Baraki, qui avait accueilli des rencontres du CHAN 2023 et des matchs internationaux, devait être un site clé pour les préparatifs de la CAN 2025. Son état actuel remet en question cette perspective et risque de ternir davantage l’image du pays en matière d’organisation sportive.
En attendant une réaction officielle du ministère de la Jeunesse et des Sports, l’affaire du stade Nelson Mandela met une fois de plus en lumière les carences structurelles d’un système où la précipitation, la communication et le prestige des inaugurations l’emportent trop souvent sur la durabilité, la rigueur et la compétence technique.


























