Le Conseil de sécurité de l’ONU a voté aujourd’hui après-midi une résolution en faveur d’un cessez-le-feu en Libye, qui serait le premier texte contraignant adopté depuis le conflit début avril 2019, ont annoncé mardi des sources diplomatiques.
Le Royaume-Uni, éditeur du texte, a demandé un vote, qui est en discussion depuis plus de trois semaines, a déclaré un diplomate sous couvert d’anonymat. La position de la Russie, qui a bloqué le projet de résolution le 5 février, reste inconnue.
Le texte « réaffirme la nécessité d’un cessez-le-feu durable en Libye, à la première occasion et sans conditions préalables ».
Dans ce projet soumis au vote, la préoccupation du Conseil de sécurité concernant « la participation croissante des mercenaires en Libye » reste à la demande de Londres.
La mention était derrière le blocus russe la semaine dernière, Moscou prétendant remplacer le mot « mercenaires » par « combattants terroristes étrangers ».
Au début des négociations, les États-Unis avaient exigé que « les mercenaires russes du groupe Wagner » soient clairement identifiés dans le texte, selon un diplomate qui a demandé l’anonymat. Washington a ensuite assoupli sa position, acceptant de n’avoir que le mot «mercenaires».
La Russie est accusée depuis plusieurs mois d’avoir soutenu le transport vers la Libye de plusieurs milliers de mercenaires de ce groupe privé réputé proche de la présidence russe, au profit du maréchal Khalifa Haftar, un homme fort de l’est de la Libye qui cherche Début avril, prenez possession militaire de Tripoli, contrôlée par le gouvernement de l’Union nationale (GNA) soutenu par l’ONU.
La communauté internationale craint que le conflit en Libye, dans le chaos depuis la chute du chef du gouvernement Mouammar Kadhafi en 2011, dégénère en une nouvelle Syrie.
Mardi après-midi, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté par 14 voix contre 15 une résolution germano-britannique prorogeant jusqu’au 30 avril 2021 l’embargo sur les armes imposé à la Libye et les mesures liées au pétrole, avec interdictions de voyager et gel des avoirs.
Alors que l’embargo sur les armes imposé à la Libye a été imposé en 2011, l’ONU a dénoncé à plusieurs reprises les violations « scandaleuses » de toutes les parties.
La Russie s’est abstenue et a dit qu’elle regrette que le texte ajoute une interdiction aux Libyens d’importer illégalement du pétrole, jugé inutile par Moscou, alors qu’il s’agit déjà d’exportations illégales.
La résolution demande aux experts de l’ONU chargés de surveiller les sanctions qui rapportent « toute information liée aux exportations et aux importations illégales de la Libye de pétrole vers la Libye, y compris le pétrole brut et les produits raffinés ».