Un homme qui travaillait au bureau de presse de la chancelière allemande Angela Merkel était un espion pendant des années pour les services de renseignement égyptiens.
La police allemande a pris des mesures exécutives contre l’homme en décembre 2019 après qu’il a été révélé qu’il « travaillait depuis des années pour un service de renseignement égyptien », a rapporté la télévision allemande. L’espion a fourni des informations sur les opposants au gouvernement égyptien, y compris des membres du mouvement des Frères musulmans (HHMM), aux services de renseignements du pays africain.
L’homme travaillait pour le service des visiteurs du bureau de presse du gouvernement fédéral, dirigé par Steffen Seibert, porte-parole de Merkel.
Selon la même source d’informations, l’homme est un employé de la fonction publique allemande « diplôme intermédiaire », hiérarchiquement à un niveau supérieur à ceux qui viennent de commencer, mais qui ne fait pas partie de postes élevés.
Il a travaillé au service des visites du centre de presse fédéral allemand, le Bundespresseamt, un service spécialement chargé de la communication sur les activités de la chancellerie. Cette affaire est donc inconfortable pour Merkel.
Dans ce contexte, l’espion présumé était chargé de recevoir les visiteurs, il aurait pu ainsi surveiller des journalistes égyptiens. Selon le rapport du renseignement interne allemand, le service d’espionnage étranger égyptien (SIG) et le service de renseignement interne (NSS) sont actifs en Allemagne.
Son objectif est d’obtenir des informations sur les opposants au régime égyptien du président Abdel Fattah al Sisi qui vivent en Allemagne, notamment les sympathisants de la confrérie des Frères musulmans, interdits depuis 2013 dans le pays arabe. Ils s’intéressent également aux membres de la communauté chrétienne copte et tentent de recruter des Égyptiens comme espions.
L’exécutif dirigé par Al-Sissi a détenu et condamné arbitrairement des dizaines de milliers de fidèles du HHMM et continue de les persécuter à l’intérieur et à l’extérieur de l’Égypte.
Le gouvernement du Caire a été à plusieurs reprises accusé par des groupes de défense des droits humains et des militants de restreindre les libertés publiques et de réprimer l’opposition.