Le pétrolier « Grace 1 » saisi par les autorités de Gibraltar
Le ministère iranien des Affaires étrangères a appelé mardi l’ambassadeur de Grande-Bretagne pour protester après que le gouvernement britannique de Gibraltar ait arrêté un pétrolier gigantesque soupçonné de transporter du pétrole brut à la raffinerie syrienne de Banyas, au mépris des sanctions prises contre le régime syrien.
Bien que le transporteur « Grace 1″ avait été chargé de pétrole brut iranien le 17 avril et que, s’il était confirmé qu’il tentait de livrer la cargaison à la Syrie, cela pourrait également constituer une violation des sanctions américaines sur les exportations de pétrole iranien.
L’Espagne a déclaré que la détention du pétrolier avait eu lieu suite à la demande des Etats-Unis d’Amérique et à la Grande-Bretagne, en ajoutant que la détention avait apparemment eu lieu dans les eaux espagnole.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a condamné la détention du pétrolier, la décrivant comme étant « un acte de sabotage illégal », soulignant que cet incident pourrait accroître les tensions dans la région.
D’autre part à Londres, la Première ministre Teresa Mae a dit « Nous nous félicitons de cette action résolue visant à appliquer les sanctions de l’UE au régime syrien, et nous félicitons les autorités de Gibraltar qui ont participé avec succès à l’opération », « Cela indique clairement que la violation des sanctions est inacceptable » a-t-elle ajouté.
Le gouvernement de Gibraltar, Fabian Piccardo, a estimé que son gouvernement avait toutes les raisons de croire que le pétrolier saisi transportait sa cargaison de pétrole brut à la raffinerie de Banias appartenant à une entité soumise aux sanctions de l’UE.
La Commission européenne, qui s’est abstenue de tout commentaire sur le pétrolier arrêté, a déclaré n’avoir aucune information à ce sujet et que l’application des sanctions de l’UE incombait aux États membres.
Rappelons-nous que la mise en œuvre des sanctions de l’UE à l’encontre du gouvernement syrien a commencé en mai 2011, peu après le début d’une campagne sanglante menée par le régime de Bachar al-Assad contre des manifestants pacifiques réclamant la liberté et la démocratie, qui sont ensuite devenus une guerre civile qui a duré des années.
L’Iran, proche allié d’Assad, fait également l’objet de sanctions américaines visant à mettre un terme à toutes ses exportations de pétrole. Ces sanctions ont été imposées après le retrait du président américain Donald Trump d’un accord sur le nucléaire signé en 2015 par les puissances internationales avec Téhéran.