L’Egypte déclare que cette décision unilatérale viole les lois internationales alors que les tensions augmentent à propos de l’énorme barrage
Le ministre égyptien des Ressources en eau, Mohamed Abdel Aty, a indiqué qu’il avait reçu un avis officiel de l’Éthiopie dans lequel le gouvernement d’Addis-Abeba a annoncé qu’il avait commencé à remplir le réservoir du Grand Ethiopian Renaissance Dam (GERD) pour le deuxième année consécutive. L’Egypte, pour sa part, a informé l’Ethiopie de son opposition claire à la mesure, qu’elle considère comme une menace pour la stabilité régionale, selon un communiqué du ministre Abdel Aty.
Selon ce qu’a précisé le porte-parole du ministère des Ressources en eau, Mohamed Ghanim, lors d’un entretien avec une chaîne de télévision locale, le volume d’eau qui va s’accumuler dépend de la quantité de précipitations saisonnières que l’Éthiopie va enregistrer. « Nous ne verrons aucun effet maintenant sur le Nil. Nous avons un mois ou un mois et demi devant nous », a-t-il déclaré.
L’Egypte, avec le Soudan, mène une longue campagne diplomatique pour parvenir à un accord juridiquement contraignant sur le fonctionnement du barrage, mais les pourparlers sont toujours bloqués. Les deux pays ont également invité la communauté internationale à intervenir. Plus précisément, ils ont demandé aux États-Unis, à l’Union européenne et à l’ONU de se joindre aux pourparlers en tant que médiateurs avec l’Union africaine. L’Éthiopie, cependant, a rejeté la proposition. Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait discuter du barrage ce jeudi 8 juillet, et Abdel Aty a déjà écrit pour l’informer des derniers développements.
L’Éthiopie prétend exercer enfin ses droits sur les eaux du Nil, longtemps contrôlées par ses voisins en aval. L’ambassadeur d’Ethiopie à Khartoum a souligné dimanche 4 juillet que l’Egypte et le Soudan connaissaient déjà les détails des trois premières années de remplissage du barrage et que la question ne devrait pas être portée devant le Conseil de sécurité car il ne s’agirait pas d’une menace. à la paix.