La garde côtière libyenne et des pêcheurs locaux ont secouru 132 autres personnes
Au moins 116 migrants sont portés disparus après un naufrage sur la côte libyenne qui pourrait être le plus meurtrier parmi ceux qui se sont produits en mer Méditerranée cette année, selon le porte-parole de la marine libyenne, Ayoub Qassim. Les garde-côtes libyens et les pêcheurs locaux ont secouru 132 autres personnes. Les Nations Unies, ont décrit l’incident comme « la pire tragédie » de 2019.
L’agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa crainte que le nombre de personnes portées disparues augmente à 150 personnes. « Une nouvelle terrible, conséquences d’un grand naufrage au large des côtes libyennes », a déclaré Charlie Yaxley, porte-parole du HCR dans la région l’Afrique et la Méditerranée, dans un message publié sur son compte de réseau social officiel Twitter.
Le bureau en Libye de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), placé sous l’autorité de l’ONU, a également fait écho aux craintes d’une nouvelle tragédie via son compte Twitter.
L’un des survivants aurait dit qu’un groupe d’environ 300 personnes s’était embarqué à bord du navire naufragé. Toutefois, selon la marine libyenne, à bord du bateau en bois qui a quitté Khoms, une ville libyenne située à environ 120 kilomètres à l’est de Tripoli, il y aurait environ 300 personnes, ce qui indique bilan des décès possibles.
En été, le nombre de bateaux portant de migrants qui quittent la Libye pour tenter d’atteindre la côte européenne augmente généralement, de sorte que les accidents se multiplient également. En mai dernier, plus de 80 personnes sont mortes après le naufrage d’une patera à environ 60 kilomètres des côtes de la Tunisie, Les garde-côtes tunisiens ne pourraient sauver que quatre personnes.
Bien qu’il n’y ait pas de chiffres officiels, on estime que plusieurs dizaines de milliers de migrants sont bloqués en Libye dans l’attente d’un voyage clandestin en Europe. Plus de 5 000 d’entre eux languissent dans des centres de détention surpeuplés dans des conditions défavorables, ont dénoncé plusieurs organisations humanitaires.
Bien que la situation du pays s’est détériorée depuis environ trois mois à la suite du lancement d’une offensive du maréchal khalifa Haftar pour prendre le contrôle de la capitale, Tripoli. Selon les estimations de l’ONU, au moins 1 100 personnes ont été tuées par les hostilités et plusieurs dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile.
Selon le dernier rapport de l’OIM, plus de 600 personnes ont perdu la vie cette année en essayant de traverser la Méditerranée. Plus de 60% d’entre eux correspondent au trajet central reliant la Libye à l’Italie. Ce chiffre est légèrement inférieur à celui de l’année dernière. Jusqu’au 8 mai dernier, quelque 17 000 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par voie maritime, ce qui représente une diminution de 30% par rapport à 2018.
En fait, aujourd’hui la soi-disant « crise des réfugiés » a mis à l’épreuve la résilience des institutions de l’Union européenne en coïncidant avec la montée en puissance de partis d’extrême droite à la parole xénophobe. Afin de résoudre ce problème, un groupe de 14 pays européens est parvenu lundi dernier à un accord sur la répartition des migrants et des réfugiés sur la base d’une proposition de la France et de l’Allemagne. L’annonce du pacte intervient après une réunion des ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères à Paris.