Des milliers de partisans du président tunisien, Kaïs Saïed, sont descendus dans les rues de la capitale pour manifester leur soutien aux mesures extraordinaires décrétées le 25 juillet. Parmi celles-ci, le gel des travaux du Parlement et la levée de l’immunité des députés.
Selon des chiffres révélés par une source sécuritaire, environ 10 000 citoyens sont descendus dans les rues à Tunis, plus 6 000 à Sfax, 2 000 à Sousse et environ 1 500 à Gafsa. Il y a eu aussi des mouvements à Monastir, Gabès et Kasserine. « Le peuple veut la dissolution du Parlement », « Halte à la corruption », « Ghannouchi, ton époque est révolue » étaient quelques-uns des slogans salués par les manifestants rassemblés dans le centre de la capitale, en référence au leader du parti islamique modéré. Ennahdha, Rachid Ghannouchi, également président du Parlement. Participants aux manifestations ont indiqué qu’ils exprimaient leur opposition à la situation politique dans laquelle se trouvait la Tunisie et ont appelé à la dissolution du Parlement, afin de traduire en justice les partis qui ont reçu un soutien financier extérieur lors des élections de 2019. Les partisans de Saïed, les décisions prises ces derniers mois sont nécessaires pour sauver le pays maghrébin de la paralysie économique et sociale, mettre fin aux rivalités politiques et lutter contre la corruption endémique, tout en satisfaisant les revendications des Tunisiens.
Ce qui s’est passé le 3 octobre est survenu quelques jours seulement après que Saïed lui-même a nommé un nouveau premier ministre le 29 septembre. A cette date, Najla Bouden Romdhan a été invitée à former une nouvelle équipe gouvernementale « homogène », qui s’engage à lutter contre la corruption et à garantir les services requis par la population. En effet, comme l’a précisé le chef de l’Etat, la Tunisie est confrontée à des « mesures exceptionnelles », à leur tour dues à la détérioration des conditions économiques et sociopolitiques, qui dure depuis des années. « Nous travaillerons ensemble avec détermination à l’avenir pour éliminer la corruption et le chaos qui ont envahi l’État », a ajouté Saïed. Le mandat de l’exécutif, a-t-il été précisé, durera jusqu’à ce que les mesures du 25 juillet, dont la date d’expiration n’a pas encore été fixée, soient en vigueur.