Le gouvernement éthiopien a déclaré qu’il entamerait un dialogue avec l’opposition après avoir annoncé la libération de prison d’importants dirigeants de cette dernière.
« La clé d’une paix durable est le dialogue », a rapporté le Bureau des communications du gouvernement. « L’une des obligations morales d’un gagnant est la clémence », poursuit le document. Les troupes d’Addis-Abeba et leurs alliés ont fait des progrès significatifs reprenant les grandes villes du Tigrinya et celles des régions voisines d’Amhara et d’Afar, que les combattants du Front populaire de libération du Tigré (TPLF) tenaient en échec suite à une avancée lors du précédent mois.
les forces gouvernementales ont occupé le Tigré pendant les huit premiers mois de la guerre, avant de se retirer en juin à la suite de lourdes pertes. Les forces du Tigrinya ont réussi, dans leur avancée, à envahir les régions d’Amhara et d’Afar en juillet, déclarant leur intention de lever le blocus de l’aide humanitaire imposé au Tigré. Cependant, début décembre, ils ont dû se retirer face à l’offensive du gouvernement. Le 24 décembre, Addis-Abeba a ordonné à ses forces de ne pas s’avancer davantage dans la région nord du Tigré.
Par ailleurs, à la suite de ce qui a été considéré comme une victoire écrasante par l’exécutif éthiopien, la nouvelle de la libération de prison de certaines personnalités de l’opposition a été annoncée, après que le parti Balderas for Genuine Democracy ait annoncé la libération de son chef, Eskinder Nega. En outre, Jawar Mohammed, qui possède également une société de médias, et Bekele Garba, ont reçu une « amnistie » des autorités, ainsi que d’autres militants politiques qui ont été arrêtés et inculpés de divers crimes en 2020.
Malgré un élan apparent vers la réconciliation, le conflit s’est accompagné de rapports faisant état d’ exactions et de violations présumées du droit humanitaire, notamment de massacres et de viols, des deux côtés et a entraîné la mort de dizaines de milliers de personnes. De plus, la guerre a laissé derrière elle une grave crise humanitaire, avec des millions de personnes déplacées et ayant besoin d’aide.
Le 17 décembre, les Nations Unies ont décidé d’ouvrir une enquête indépendante sur les abus et les violations des droits commis en Éthiopie, une initiative fortement combattue par le gouvernement éthiopien. Des médiateurs internationaux, dont l’Union africaine et les États-Unis, ont tenté à plusieurs reprises de négocier un cessez-le-feu entre les parties pour permettre à l’aide humanitaire d’entrer dans le Tigré, mais tant Addis-Abeba que le TPLF avaient toujours refusé de se plier aux conditions.