Alger, lundi 7 juillet 2025 – Le président Abdelmadjid Tebboune a accueilli aujourd’hui à Alger Claudio Descalzi, PDG d’Eni, dans une rencontre visant à renforcer les liens entre l’Algérie et le géant énergétique italien. Accompagnés du ministre de l’Énergie, Mohamed Arkab, du PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, et du PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, les discussions ont abouti à la signature d’un contrat d’hydrocarbures pour le périmètre de Zemoul El Kbar, situé dans le bassin de Berkine, à environ 300 km au sud-est de Hassi Messaoud.
Ce contrat, d’une durée de 30 ans, porte sur une vaste zone d’exploration et de développement d’environ 4 200 km². Il s’inscrit dans le cadre de la loi algérienne n° 19-13 régissant les activités d’hydrocarbures, qui encadre la coopération entre Sonatrach, la compagnie nationale, et des partenaires internationaux. L’accord vise à optimiser l’extraction des ressources énergétiques grâce à des technologies dites innovantes, tout en intégrant des actifs précédemment exploités sous contrats distincts, dans une logique de consolidation.
Eni, acteur majeur en Algérie depuis 1981, est le principal opérateur international dans le pays, avec une production nette d’environ 137 000 barils équivalent pétrole par jour en 2024. Ce partenariat renforce sa présence et sa position stratégique, notamment à travers l’exploitation du gaz naturel liquéfié (GNL) destiné aux marchés européens, dans un contexte mondial marqué par des tensions énergétiques croissantes.
Alors que le monde accélère la transition vers des sources d’énergie plus propres, l’Algérie semble poursuivre une politique axée sur le développement à long terme des hydrocarbures fossiles. Ce choix remet en cause les ambitions de diversification et de développement des énergies renouvelables, pourtant porteurs d’un potentiel important grâce au fort ensoleillement et aux ressources éoliennes du pays.
Par ailleurs, l’exploitation accrue de sites comme Zemoul El Kbar pose des défis environnementaux majeurs, notamment en termes de gestion des émissions de gaz à effet de serre, de préservation des nappes phréatiques et de protection des sols. La promesse d’une réduction des impacts grâce aux technologies avancées reste à démontrer sur le terrain.
Cette signature illustre également la dépendance persistante de l’Algérie à ses partenaires étrangers pour l’exploration et la production de ses ressources énergétiques. Cette situation interroge sur la souveraineté économique nationale et la capacité du pays à développer une industrie énergétique autonome et durable.