Les prix du pétrole ont affiché une stabilité notable mercredi, alors que plusieurs facteurs — à la fois économiques et géopolitiques — influencent les marchés mondiaux. D’une part, la demande soutenue d’essence aux États-Unis continue de peser positivement sur les cours, d’autre part, les attaques récentes contre des navires en mer Rouge ravivent les inquiétudes sur la sécurité d’une voie maritime stratégique. Par ailleurs, la perspective de nouveaux tarifs douaniers américains sur le cuivre ajoute une dimension supplémentaire à ce contexte complexe.
Selon les données publiées par l’Energy Information Administration (EIA), les stocks américains de pétrole brut ont augmenté la semaine dernière de 7,1 millions de barils, contre une baisse attendue de 2,1 millions. Cette hausse inattendue aurait pu peser à la baisse sur les prix, mais elle a été contrebalancée par une forte demande d’essence, en hausse de 6 %, atteignant 9,2 millions de barils par jour.
« La demande reste solide et ne montre pas de signes de ralentissement », souligne Phil Flynn, analyste senior chez Price Futures Group. Ce dynamisme dans la consommation d’essence illustre la vigueur actuelle du marché américain, malgré une certaine volatilité des stocks.
Après plusieurs mois de calme, les attaques contre des navires dans la mer Rouge ont repris, affectant l’une des routes maritimes les plus importantes au monde pour le transport du pétrole. Ces attaques, attribuées aux milices houthis du Yémen soutenues par l’Iran, ont provoqué le naufrage de deux cargos en quelques jours. Mercredi, les opérations de sauvetage se poursuivaient pour retrouver les membres d’équipage portés disparus.
Ces événements géopolitiques nourrissent une certaine nervosité sur les marchés, renforçant l’attention des investisseurs sur les risques liés à l’approvisionnement et contribuant à soutenir les prix du brut.
La récente prévision de l’EIA indique que la production américaine de pétrole en 2025 sera inférieure aux estimations précédentes. Cette perspective s’explique notamment par la baisse des prix ces derniers mois, qui a conduit les producteurs américains à ralentir leurs activités de forage.
Cette réduction anticipée de l’offre domestique joue un rôle stabilisateur pour le marché, en compensant en partie la hausse de la production décidée par l’OPEP+.
Le président Donald Trump a annoncé un tarif de 50 % sur le cuivre, visant à stimuler la production nationale d’un métal crucial pour les secteurs des véhicules électriques, des équipements militaires et des infrastructures électriques. Cette décision intervient dans un contexte de tensions commerciales persistantes et d’efforts pour protéger l’industrie américaine.
Bien que la date limite pour certains tarifs ait été reportée au 1er août, cette annonce accentue l’incertitude chez les acteurs économiques mondiaux, qui surveillent attentivement les conséquences possibles sur les chaînes d’approvisionnement et les prix des matières premières.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés prévoient une augmentation significative de leur production en septembre, avec la fin progressive des réductions volontaires de plusieurs membres et une hausse des quotas pour les Émirats arabes unis. Cette décision, annoncée début juillet, vise à répondre à la demande croissante tout en évitant une surabondance de l’offre.
Selon Suvro Sarkar, expert énergie à la DBS Bank, « les prix du pétrole ont fait preuve d’une étonnante résilience malgré la montée rapide de la production de l’OPEP+ ». Le ministre de l’Énergie des Émirats, Suhail Mazrouei, confirme que le marché absorbe bien cette augmentation sans accumulation excessive des stocks, ce qui traduit une demande toujours forte.