Malgré l’interdiction de manifester aujourd’hui, , des groupes de manifestants tunisiens sont descendus dans la rue à l’occasion de l’anniversaire de la Révolution du jasmin, terme utilisé pour désigner la mobilisation qui, en 2011, avait provoqué la chute de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali.
La situation dans les rues de la capitale a été qualifiée de tendue . La police est mobilisée depuis les premières heures du matin, érigeant des barricades et des cordons de sécurité dans le centre de Tunis , afin d’empêcher les citoyens d’atteindre les lieux où ils avaient prévu de se rassembler. Des dizaines de voitures de police se sont positionnées près de l’avenue Habib Bourguiba eils ont utilisé des canons à eau pour disperser la foule. Plusieurs sources ont également signalé qu’un certain nombre de manifestants avaient été arrêtés peu avant les émeutes. Certains d’entre eux étaient en possession de « drones ».
Malgré le fort déploiement des forces de sécurité, des dizaines de Tunisiens ont réussi à rejoindre le centre de la capitale. De leur côté, les agents ont été vus en train d’utiliser des gaz lacrymogènes et des canons à eau pour disperser les manifestants de la Via Mohammed V. Les Tunisiens qui sont descendus dans la rue aujourd’hui sont les représentants de ce mouvement surnommé « Citoyens contre le coup d’État », qui s’opposent à « l’extraordinaire » mesures adoptées par le président tunisien, Kais Saied, à partir du 25 juillet 2021, et demandent son adhésion à la voie de la transition démocratique engagée suite à la Révolution de 2011. Les manifestants ont dénoncé une violation des droits et libertés, dans le cadre d’un régime proche de dictature et demandé le respect des droits de l’homme et de la Constitution.déplacer la date des célébrations de l’anniversaire de la Révolution de Jasmin, du 14 janvier 2011 au 17 décembre 2010, jour du début des manifestations. Or, selon les opposants à cette décision, « le 14 janvier appartient aux Tunisiens et ne peut être annulé ». Pour le mouvement Ennahda, il s’agit donc d’un des moments historiques, qui a marqué une conquête du peuple en matière de droits et de libertés, dont la liberté d’expression et d’opinion, « en réponse à la dictature naissante ».