Le président français Emmanuel Macron a reçu lundi son homologue russe Vladimir Poutine à sa résidence de vacances, quelques jours avant le sommet du G7 qui a suspendu la Russie. Est-ce un signe de renforcement des relations entre Paris et Moscou?
• La réunion montre que la France ne veut pas façonner ses relations internationales sans la Russie.
• Macron veut parler à Poutine des crises en Syrie, en Iran et en Ukraine, ainsi que de la politique de défense européenne
Emmanuel Macron et Vladimir Poutine se sont rencontrés le lundi 19 août à Brégançon, la résidence d’été du président français, à quelques jours du sommet du G7 à Biarritz. Poutine n’a pas participé à la réunion depuis son exclusion du groupe international en 2014 en raison de sa décision d’annexer la péninsule ukrainienne de Crimée. L’Allemagne, les États-Unis et les autres membres ont rejeté l’invitation de Poutine au sommet du G8 à Sotchi. Depuis lors, l’Allemagne, la France, l’Italie, la Grande-Bretagne, le Canada, les États-Unis et le Japon se sont rencontrés en tant que groupe du G7 sans la Russie.
Face aux tensions dans les relations entre la Russie et l’Europe, Macron a plaidé pour une nouvelle architecture de sécurité et de confiance entre les deux partenaires. Il espère qu’il y aura une confiance mutuelle dans l’avenir afin de résoudre les malentendus survenus entre l’Union européenne et la Russie au cours des dernières décennies. Le président français a également parlé d’un « moment historique dans l’ordre international » au vu des nombreuses crises internationales – par exemple en Syrie ou en Libye.
La Russie est « un partenaire nécessaire » et un « grand voisin » avec lequel la France entretient un « dialogue ouvert, exigeant et respectueux », selon le palais de l’Élysée. Et Macron a déclaré lundi que le « multilatéralisme mondial est attaqué » et qu’il faudrait donc inventer de « nouvelles formes de coopération », conjointement avec la Russie. Les relations entre la Russie et la France et l’Union européenne ont été essentielles pour trouver de nouvelles voies.
La Russie soutient le régime de Bachar al-Assad par des frappes aériennes en Syrie, tandis que la France a participé à l’attaque américaine sur un prétendu centre de production d’armes chimiques d’al-Assad. Cependant, Moscou et Paris ont un objectif commun en Syrie
Par ailleurs, la France a avant tout besoin de la Russie pour préserver l’accord nucléaire signé en 2015 avec l’Iran, qui se fissure depuis que les États-Unis ont quitté le pacte. «La Russie reste le pays qui a la plus grande influence diplomatique à Téhéran. Il est un intermédiaire avec les pays occidentaux ».
En ce qui concerne le conflit en Ukraine, Macron a déclaré qu’il envisageait de rencontrer Poutine « dans les prochaines semaines » pour un sommet au format normand, c’est-à-dire avec l’Allemagne et l’Ukraine. L’élection de Volodimir Selensky à la présidence de l’Ukraine a ouvert de nouvelles perspectives. Poutine a déclaré que le développement de la crise dans l’est de l’Ukraine serait « un motif d’espoir ».
Poutine était ouvert au retour de son pays dans le groupe des grandes nations industrialisées. La Russie n’a rien contre la coopération, a-t-il déclaré