Aujourd’hui dimanche, les campagnes électorales pour les élections présidentielles tchadiennes, prévues les 5 et 6 mai prochains, ont démarré, tandis que l’opposition a appelé au boycott des élections, accusant le pouvoir de favoriser le président du Conseil militaire, Mahamat Idriss Déby Itno.
Dix candidats sont en lice pour ces élections, avec en tête Déby, ainsi que d’autres personnalités importantes, dont deux anciens Premiers ministres.
Mohamed Déby est le fils de l’ancien président Idriss Déby, qui a dirigé le Tchad pendant quatre décennies et a été tué par des rebelles en avril 2021.
Déby bénéficie du soutien de « l’Alliance pour une Union Tchadienne », regroupant plus de 220 partis politiques, dont le parti « Mouvement National de Salut » fondé par son père il y a 30 ans.
L’alliance affirme que son candidat remportera dès le premier tour des élections. Les membres de cette alliance sont principalement constitués de partis et de personnalités ayant soutenu son père pendant son règne.
Cependant, l’ancien Premier ministre Bahimi Padani Albert a lancé les premières accusations contre la Commission électorale, déclarant que le tirage au sort effectué par la commission électorale pour déterminer les numéros d’identification des candidats n’était pas du tout équitable et convaincant.
Il a souligné qu’il était impossible de croire que le candidat Mahamat Idriss Déby Itno avait obtenu par pur hasard le numéro d’identification numéro un.
Après le rejet de sa candidature par le Conseil constitutionnel, l’ancien ministre Ahmed Hassaballah Sobian a demandé la dissolution des institutions responsables de ces élections.
Il a estimé que le Conseil constitutionnel et la Commission nationale de gestion des élections étaient des institutions partiales et soumises aux instructions de Mahamat Idriss Déby Itno, qui a utilisé son pouvoir en tant que chef de l’État pour écarter ses véritables concurrents de ces élections.
L’alliance « des associations civiles et des partis politiques » a annoncé qu’elle lancerait une campagne pour sensibiliser les citoyens au boycott des élections présidentielles.
Cette abstention est justifiée selon l’alliance pour plusieurs raisons, notamment le refus des autorités de réviser les listes électorales, l’adoption par le gouvernement de lois lui permettant d’intervenir dans le déroulement des élections et le manque de neutralité des institutions organisant ces élections, ainsi que l’absence de neutralité des administrations publiques.