Issa Hayatou, figure emblématique du football africain et président intérimaire de la FIFA pendant la crise de corruption de 2015, est décédé jeudi à Paris à l’âge de 77 ans. Sa disparition survient alors que la ville est en pleine effervescence olympique, un triste ironie pour celui qui a consacré sa vie à l’administration sportive.
Hayatou, natif du Cameroun, a marqué le monde du sport par son ascension remarquable. Nommé président de la Confédération Africaine de Football (CAF) en 1988, il a dominé le football continental pendant près de trois décennies. Son influence s’est étendue à l’échelle mondiale lorsqu’il est devenu vice-président de la FIFA en 1992, avant de défier Sepp Blatter lors des élections présidentielles de la FIFA en 2002. Malgré une défaite cuisante, Hayatou a continué à jouer un rôle crucial dans l’évolution de l’organisation internationale.
En 2015, en pleine tourmente de corruption qui secouait la FIFA, Hayatou a brièvement assumé la présidence intérimaire, apportant une transition essentielle vers des réformes et contribuant à l’élection de Gianni Infantino. Son mandat de président intérimaire a marqué une tentative de redresser une institution profondément entachée par des scandales financiers et politiques.
L’héritage de Hayatou n’est pas exempt de controverses. En 2017, sa longue présidence de la CAF s’est terminée avec sa défaite contre Ahmad Ahmad, soutenu par Infantino. Par la suite, Hayatou a été confronté à une enquête de la part du comité d’éthique de la FIFA, et en 2021, il a été banni du football pour une durée d’un an en raison de violations présumées de son « devoir de loyauté » dans le cadre d’un contrat de droits commerciaux avec la CAF. De plus, en 2011, le Comité d’éthique du Comité International Olympique l’a réprimandé pour avoir accepté un paiement en espèces d’une agence de marketing suisse en 1995.
Le président de la FIFA, Gianni Infantino, a exprimé sa tristesse en soulignant la passion de Hayatou pour le sport et ses contributions importantes à l’administration sportive mondiale. « Hayatou a dédié sa vie à l’administration du sport, et il restera dans nos mémoires comme un dirigeant engagé », a-t-il déclaré sur Instagram.
Malgré les turbulences et les controverses qui ont jalonné sa carrière, Hayatou restera une figure marquante du football africain et mondial, ayant joué un rôle déterminant dans la structuration et le développement du sport à l’échelle internationale. Sa mort laisse un vide dans le monde du football, tout en rappelant les défis et les réalisations d’une carrière exceptionnelle.
