Le ministre démissionnaire de l’Économie, Bruno Le Maire, a exprimé son soutien à la défiscalisation des primes attribuées aux athlètes des Jeux Olympiques, dans une déclaration faite jeudi 8 août 2024. Cette prise de position intervient après que David Douillet, double champion olympique de judo, a dénoncé sur RMC l’imposition de ces primes en les qualifiant de « scandale ».
Le Maire a annoncé qu’il proposerait la défiscalisation des primes dans le budget 2025, tout en précisant que cette décision reviendra à la prochaine majorité gouvernementale. Il a justifié sa position en soulignant que les médailles, fruits d’années de travail acharné, devraient être exemptées de fiscalité. Selon lui, récompenser les athlètes sans imposer leurs primes serait un juste retour pour leur dévouement et une manière de célébrer la fierté nationale.
Avant l’intervention de Le Maire, Olivier Marleix, député Les Républicains, avait aussi plaidé pour une exonération fiscale des primes, qualifiant cette mesure de proposition de loi « consensuelle » pour renforcer l’unité nationale au début de la législature. Actuellement, les athlètes français reçoivent 80.000 euros pour une médaille d’or, 40.000 euros pour une médaille d’argent et 20.000 euros pour le bronze, des montants en augmentation par rapport aux JO de Tokyo en 2021.
David Douillet, ancien judoka et ministre des Sports, a qualifié de « honte » l’imposition des primes, arguant que pour certains athlètes, ce revenu peut représenter une somme importante après des années d’effort intense. Il a souligné l’inadéquation d’imposer ces primes, qui sont perçues comme une reconnaissance d’un sacrifice personnel et professionnel de longue durée.
Le débat sur la défiscalisation des primes JO met en lumière une question plus vaste sur la reconnaissance et la récompense des athlètes. La position de Bruno Le Maire et les propositions de Marleix répondent à un souci légitime de valoriser le travail des sportifs d’élite. Cependant, ces arguments doivent être confrontés à des considérations budgétaires et fiscales plus larges. La défiscalisation des primes pourrait engendrer des répercussions sur les finances publiques et soulever des questions sur l’équité fiscale.
De plus, la logique de récompense se heurte à celle de l’équité entre les sportifs et le reste de la population. Tandis que les athlètes médaillés bénéficient d’un traitement fiscal avantageux, d’autres professionnels, souvent soumis à des charges fiscales similaires, pourraient percevoir cette mesure comme une injustice.
La perspective de David Douillet, quant à elle, souligne l’impact émotionnel et symbolique des primes sur les athlètes. Sa critique pose la question de la juste reconnaissance des efforts individuels par rapport à la rigueur fiscale. Cela reflète une tension entre la valorisation du mérite sportif et les principes d’égalité de traitement fiscal.