Le président iranien Massoud Pezeshkian a récemment présenté au Parlement la composition de son nouveau gouvernement, marquant une étape significative dans sa tentative de redéfinir la direction politique du pays. Parmi ses nominations, l’ancienne figure clé des négociations nucléaires, Abbas Araghchi, a été proposé pour le poste de ministre des Affaires étrangères. Araghchi, âgé de 61 ans, avait joué un rôle crucial dans la conclusion de l’accord nucléaire en 2015, un accord qui a été sérieusement compromis par le retrait unilatéral des États-Unis en 2018. Sa nomination pourrait signaler une volonté de Pezeshkian de raviver les relations diplomatiques et de rétablir des négociations internationales cruciales.
Une autre nomination notable est celle de Farzaneh Sadegh au poste de ministre des Routes et du Développement urbain. Si elle est confirmée, Sadegh deviendra la première femme à occuper un poste ministériel en Iran depuis plus d’une décennie. Cette nomination pourrait indiquer un désir de Pezeshkian d’introduire une dimension de modernisation et de diversité dans son cabinet, malgré les restrictions imposées par un Parlement dominé par des conservateurs rigides. Le parcours de Sadegh en tant que directrice du ministère du Logement montre une expertise en urbanisme, une compétence essentielle pour le développement des infrastructures.
Le président a également proposé le général Aziz Nasirzadeh, ancien chef de l’armée de l’air iranienne, au poste de ministre de la Défense. Cette nomination marque une première en Iran, où un ancien pilote de F-14 occupera ce poste clé. Ce choix pourrait refléter une volonté de Pezeshkian de renforcer le rôle des forces armées tout en réaffirmant l’importance stratégique de la défense nationale.
D’un autre côté, la nomination du général Eskandar Momeni au poste de ministre de l’Intérieur pourrait soulever des préoccupations. En tant que général de la police et ancien membre des Gardiens de la Révolution, Momeni est associé à la répression intérieure, un sujet particulièrement sensible à la lumière des récentes violences contre les femmes et des tensions entourant la question du hijab.
Le défi majeur pour Pezeshkian sera d’obtenir l’approbation de son cabinet par un Parlement majoritairement conservateur, qui pourrait freiner ses réformes. Le climat politique actuel en Iran, caractérisé par des tensions internes et externes, rendra ce processus d’autant plus complexe.
En résumé, les nominations proposées par Massoud Pezeshkian semblent viser une réforme subtile, en intégrant des figures modérées et expérimentées tout en affrontant une opposition potentiellement hostile. La confirmation de ces choix sera cruciale pour déterminer si le président pourra effectivement orienter l’Iran vers une nouvelle ère de diplomatie et de développement.