Depuis le jeudi 22 août 2024, le passage frontalier de Ras Jedir, situé dans le gouvernorat de Médenine, est de nouveau fermé aux passagers. Cette fermeture fait suite à un blocage des routes côtières par des manifestants libyens, environ dix kilomètres de la frontière tuniso-libyenne. Les protestataires, originaires des zones frontalières libyennes, exigent une reprise immédiate des échanges commerciaux entre les deux pays.
Le conflit trouve son origine dans un accord signé à Tripoli entre les ministres de l’Intérieur tunisien et libyen, qui prévoyait la reprise complète des échanges commerciaux dès le 10 août 2024. Toutefois, l’absence d’infrastructures adéquates en Libye a entravé la mise en œuvre de cet accord, entraînant des tensions croissantes parmi les factions libyennes. Ces dernières reprochent aux autorités libyennes un manque de préparation et réclament le droit de reprendre leurs activités commerciales.
En réaction, les habitants des zones frontalières libyennes ont bloqué les routes menant à Ras Jedir, forçant les voyageurs à emprunter le poste de Dhhiba-Ouazen. Malgré ces interruptions, le passage des ambulances et des cas d’urgence à travers Ras Jedir a pu se faire sans encombre, soulignant la résilience des services essentiels malgré les tensions.
Cette fermeture prolongée met en évidence les défis majeurs dans la gestion des accords bilatéraux et des infrastructures frontalières entre la Tunisie et la Libye. L’incapacité à mettre en œuvre l’accord de Ras Jedir illustre la complexité des relations entre les deux pays et la nécessité d’une meilleure coordination pour éviter de telles crises. Les problèmes d’infrastructure en Libye et les tensions locales exacerbent les difficultés de gestion frontalière, créant des obstacles importants pour les échanges commerciaux et les déplacements transfrontaliers.
Les répercussions économiques sont également notables, notamment pour les régions frontalières qui dépendent fortement de ces échanges commerciaux. Une résolution rapide des problèmes infrastructurels et une détente des tensions locales sont cruciales pour rétablir une relation fonctionnelle à la frontière et minimiser les impacts économiques.
L’échec de la mise en œuvre de l’accord de Ras Jedir et les manifestations qui ont suivi mettent en lumière les défis persistants dans la gestion des relations transfrontalières entre la Tunisie et la Libye. Les deux nations doivent impérativement collaborer pour résoudre ces problèmes et rétablir un équilibre stable et fonctionnel à la frontière, afin de garantir la fluidité des échanges commerciaux et la sécurité des populations frontalières.