Le vendredi 23 août 2024, Washington a mis en œuvre une nouvelle vague de sanctions ciblant 400 entités et individus à travers la Russie, la Biélorussie et d’autres pays. Ces mesures, qui incluent une soixantaine d’entreprises technologiques de défense, visent à perturber les chaînes d’approvisionnement de l’industrie militaire russe.
Le Département du Trésor américain a élargi son champ d’action en ciblant les entreprises technologiques contribuant au renforcement des capacités militaires de la Russie. Les sanctions touchent des sociétés impliquées dans la modernisation des armements, ainsi que celles spécialisées dans des domaines cruciaux comme l’automatisation, la robotique, la surveillance en ligne, l’Internet des objets et l’intelligence artificielle. Cette démarche vise à entraver les capacités de la Russie à développer et à maintenir ses infrastructures militaires avancées.
Les sanctions ne se limitent pas aux entreprises technologiques : elles s’étendent également aux secteurs financier et minier. L’objectif est de réduire l’accès de la Russie aux ressources minérales stratégiques, telles que le fer, l’acier, et le charbon, tout en limitant les transactions financières des banques russes avec des logiciels et des solutions technologiques américaines.
Le secrétaire d’État Antony Blinken a précisé que ces sanctions visent également les acteurs facilitant le contournement des restrictions, en particulier des entreprises chinoises accusées de fournir des composants essentiels à l’industrie militaire russe. Les projets Arctic LNG-2 et celui prévu en Yakoutie, cruciaux pour la production de gaz naturel liquéfié en Russie, sont directement visés. De plus, une centaine de personnes, majoritairement basées en Chine, en Turquie, aux Émirats arabes unis, et en Suisse, sont accusées de soutenir la Russie dans le contournement des sanctions internationales.
Les nouvelles sanctions engendrent le gel des avoirs des entités et personnes concernées aux États-Unis et interdisent tout commerce avec elles, tout en fermant les portes américaines à ces acteurs. Cette mesure implique une collaboration entre le Département du Trésor, le Département du Commerce et le Département d’État.
Cette intensification des sanctions américaines, bien qu’elle reflète une détermination accrue à freiner les capacités militaires de la Russie, soulève des questions sur son efficacité à long terme. Si ces mesures visent à perturber les chaînes d’approvisionnement et à affaiblir les capacités militaires russes, elles pourraient également exacerber les tensions géopolitiques et provoquer des ripostes économiques de la part des pays concernés. De plus, la dépendance croissante sur les sanctions comme outil de politique étrangère pose des défis en termes de diplomatie et de gestion des relations internationales.
En fin de compte, la réussite de cette stratégie dépendra de la capacité des États-Unis à maintenir une pression constante tout en négociant des solutions diplomatiques pour résoudre les conflits en cours, notamment en Ukraine.