Un drame maritime a entraîné la mort d’au moins 40 personnes dans le nord-ouest du Nigeria, selon les autorités locales. L’accident s’est produit près de la ville de Gummi, dans l’État de Zamfara, où un bateau en bois, transportant plus de 50 agriculteurs vers leurs champs de l’autre côté de la rivière, a chaviré samedi, provoquant la noyade de nombreux passagers.
D’après Na’Allah Musa, administrateur politique du district de Gummi, seuls 12 survivants ont été secourus peu après l’incident. Les autorités poursuivent activement les recherches pour retrouver les corps des autres victimes. Musa a souligné que le bateau était surchargé, ce qui a été un facteur clé dans le chavirement et le coulage de l’embarcation.
Aminu Nuhu Falale, un autre administrateur local impliqué dans les opérations de sauvetage, a précisé que cet accident n’était pas isolé. Il s’agit du deuxième incident similaire dans la région de Gummi, mettant en évidence des problèmes récurrents de sécurité et de gestion des transports fluviaux dans cette zone.
Le problème est exacerbé par des infrastructures et des services insuffisants. Falale a révélé que la région dispose de seulement deux bateaux pour plus de 900 agriculteurs qui traversent quotidiennement le fleuve. Ce manque de moyens contribue à une surcharge dangereuse des embarcations, augmentant considérablement le risque d’accidents. Ce n’est pas un cas isolé ; le mois dernier, près de 30 agriculteurs avaient perdu la vie dans un incident similaire dans l’État voisin de Sokoto.
Cette tragédie survient également dans un contexte de crise humanitaire, avec des inondations ayant forcé plus de 10 000 personnes à fuir la région de Gummi. Le président nigérian Bola Tinubu a exprimé sa compassion et promis un soutien aux victimes, mais les réponses restent principalement réactives plutôt que préventives.
L’État de Zamfara fait face à d’autres défis majeurs, notamment les activités des groupes armés, les enlèvements, le vol de bétail et les activités minières illégales. Cette situation complexe aggrave la vulnérabilité des communautés locales, rendant encore plus difficile la mise en œuvre de mesures de sécurité et de prévention efficaces.
La récurrence de tels incidents souligne l’urgence d’une réforme des infrastructures de transport fluvial au Nigeria. L’absence de régulation stricte, le manque de dispositifs de sécurité, et l’insuffisance des moyens de transport disponibles sont des facteurs critiques nécessitant une attention immédiate. Une amélioration des infrastructures, accompagnée d’une meilleure réglementation et d’un renforcement des mesures de sécurité, est essentielle pour prévenir de futures tragédies et protéger les vies humaines.