L’Inde a fermement rejeté les accusations selon lesquelles son ministre de l’Intérieur, Amit Shah, aurait planifié des attaques contre des militants sikhs au Canada. En réponse à ces allégations, qualifiées d’« absurdes et sans fondement », le gouvernement indien a officiellement protesté auprès d’Ottawa, intensifiant ainsi un climat de tension déjà fragile entre les deux nations.
Les accusations émanent de l’Ontario, où Ottawa a pointé du doigt le gouvernement indien, affirmant que Shah avait autorisé une campagne de violence ciblant des membres de la diaspora sikh. Le Canada, qui abrite la plus grande communauté sikh en dehors de l’Inde, a été particulièrement sensible à cette affaire, en raison de l’implication active de certains militants dans la quête d’un État indépendant pour les Sikhs, connu sous le nom de Khalistan.
Cette controverse s’est intensifiée suite à l’assassinat de Hardeep Singh Nijjar, un éminent militant du Khalistan, en 2023 à Vancouver. Des responsables canadiens ont avancé que des éléments au sein du gouvernement indien, incluant Amit Shah, seraient liés à ce meurtre. Un rapport de la police canadienne et des déclarations du vice-ministre des Affaires étrangères, David Morrison, ont soutenu que des opérations de collecte de renseignements contre les Sikhs au Canada étaient orchestrées par les hauts responsables indiens.
En réponse, le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal, a dénoncé ces allégations, insinuant que l’intention derrière celles-ci était de discréditer l’Inde sur la scène internationale. Jaiswal a également précisé qu’un diplomate canadien avait été convoqué pour exprimer le mécontentement de New Delhi.
Le climat de méfiance s’est encore accru avec l’expulsion réciproque des ambassadeurs, une action qui illustre la gravité de la situation. Cette escalade pourrait avoir des conséquences durables sur les relations bilatérales, cruciales tant pour le commerce que pour la coopération en matière de sécurité entre les deux pays.
L’affaire soulève des questions plus larges sur les dynamiques géopolitiques et le nationalisme croissant en Inde sous la direction de Narendra Modi. La réponse du gouvernement indien pourrait influencer ses relations non seulement avec le Canada, mais également avec d’autres acteurs internationaux, alors que Delhi tente de naviguer entre la protection de ses intérêts nationaux et la gestion de son image à l’échelle mondiale.
Les tensions croissantes entre l’Inde et le Canada, exacerbées par des accusations graves et des mesures diplomatiques réciproques, laissent présager une crise potentielle dont les implications pourraient s’étendre bien au-delà des frontières de ces deux pays.