Le magnat indien Gautam Adani, président du conglomérat Adani Group, est au cœur d’une affaire judiciaire majeure aux États-Unis. Accusé par les procureurs américains d’avoir orchestré un vaste plan de corruption entre 2020 et 2024, il aurait versé plus de 250 millions de dollars de pots-de-vin à des responsables du gouvernement indien afin de sécuriser des contrats énergétiques lucratifs. Ces contrats, liés à l’approvisionnement en énergie solaire, auraient généré des bénéfices estimés à 2 milliards de dollars.
Adani et d’autres dirigeants, dont son neveu Sagar Adani et Vneet Jaain, sont également accusés d’avoir présenté des informations trompeuses pour lever 3 milliards de dollars en prêts et obligations auprès d’investisseurs internationaux. Selon l’acte d’accusation, Gautam Adani aurait personnellement rencontré des officiels indiens pour faire avancer ce programme frauduleux, utilisant même des pseudonymes tels que « Numero Uno » ou « The Big Man ».
Les accusations tombent sous le coup du Foreign Corrupt Practices Act des États-Unis, une loi sévère contre la corruption internationale. Des mandats d’arrêt ont été émis pour plusieurs accusés, dont Gautam Adani, et la SEC a déposé des charges civiles connexes. Parmi les huit personnes inculpées, sept sont des citoyens indiens, tandis qu’un Franco-Australien, Cyril Cabanes, figure également parmi les suspects.
Adani Group, acteur majeur dans les secteurs portuaire, énergétique et des infrastructures, est depuis longtemps dans la ligne de mire des critiques. Déjà accusé en 2023 par Hindenburg Research de fraude et de manipulation boursière – accusations finalement rejetées par la Cour suprême indienne – le conglomérat fait face à une nouvelle tempête.
Alors que cette affaire pourrait ébranler la réputation d’Adani sur la scène internationale, son annonce récente d’investissements de 10 milliards de dollars aux États-Unis, ainsi que la création de 15 000 emplois, laisse perplexe. Ce développement intervient dans un contexte où l’homme d’affaires semble chercher à renforcer ses liens économiques avec l’administration Trump récemment élue.
Le verdict de cette affaire sera scruté de près, tant pour ses implications économiques que pour son impact sur l’image de l’un des plus grands conglomérats indiens.