Le président syrien déchu, Bachar Al-Assad, a pris la parole pour la première fois depuis son départ de Damas en décembre dernier, après que la capitale ait été prise par les rebelles. Dans une déclaration sur la chaîne Telegram de la présidence, Al-Assad a rejeté les allégations selon lesquelles il aurait fui le pays et que son départ aurait été planifié à l’avance Il a affirmé que Moscou avait ordonné son évacuation immédiate le 8 décembre au soir, alors que la situation en Syrie se détériorait gravement. « Mon départ de Syrie n’était pas planifié et n’a pas eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations », a-t-il affirmé. Il a ajouté que la Syrie était désormais « aux mains des terroristes ». Cette déclaration fait suite à un article de Reuters qui décrivait comment le président syrien avait tenté de dissimuler son départ à ses collaborateurs et à son entourage immédiat.
Les communiqués citent également que le président Assad n’a pas envisagé de démissionner ou de demander l’asile, son objectif restant de lutter contre les attaques terroristes et de maintenir la stabilité en Syrie. La publication de cette déclaration sur les réseaux sociaux souligne que toutes les tentatives précédentes pour publier dans les médias arabes et étrangers avaient échoué.
L’agence Reuters a rapporté que quelques heures avant sa fuite pour Moscou, Al-Assad avait présidé une réunion avec une trentaine de chefs militaires et de la sécurité au ministère de la Défense, leur assurant que le soutien militaire russe était en route. Cependant, selon un commandant anonyme présent à la réunion, il n’a jamais révélé son plan de départ. « Il a menti à ses plus proches collaborateurs », a souligné un membre de son cercle restreint.
Al-Assad a quitté Damas discrètement en volant sous le radar avec le transpondeur éteint, échappant ainsi aux griffes des rebelles qui prenaient d’assaut la capitale. Son avion a atterri à la base aérienne russe de Hmeimim avant de continuer vers Moscou, où il a retrouvé sa famille, qui l’attendait déjà. La fuite précipitée a laissé certains membres de sa famille, comme les cousins maternels Ehab et Eyad Makhlouf, qui ont été tués par les rebelles lors de leur tentative de fuite vers le Liban.
Selon les témoignages recueillis par Reuters, le départ de Bachar Al-Assad a été facilité par un réseau diplomatique impliquant la Russie, la Turquie et le Qatar, qui ont coordonné l’exfiltration à travers des arrangements avec les rebelles du groupe islamiste Hayat Tahrir Al Sham. Cette coopération internationale visait à s’assurer que l’avion russe quittant l’espace aérien syrien avec Al-Assad à son bord ne soit pas intercepté. Quant à Maher Al Assad, le jeune frère du président syrien Bachar Al Assad, qui aurait réussi à s’échapper vers l’Irak par hélicoptère, alors que Bachar n’avait pas informé son frère de ses intentions de fuite vers Moscou. Les sources citées par le média qatari soulignent que le gouvernement irakien pourrait pousser Maher à quitter l’Irak, car il ne veut pas s’immiscer dans les affaires syriennes.
Cette tentative de redorer son image semble opportuniste et peu crédible. Al-Assad, avec ses déclarations, cherche à se repositionner comme une victime dans la crise syrienne, alors que son régime est largement responsable des souffrances de millions de Syriens à travers des années de répression brutale. La fuite précipitée vers Moscou, loin de montrer une position de force, expose une situation de faiblesse et une méconnaissance de la réalité sur le terrain. Le président déchu continue de prôner la stabilité en Syrie alors que son régime a systématiquement plongé le pays dans le chaos et la guerre civil