Dans la nuit de mercredi à jeudi, une attaque d’envergure a visé la présidence du Tchad, un événement qui a secoué la capitale, N’Djamena, et exacerbé les tensions dans le pays. Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a réagi fermement à cette tentative de déstabilisation, déclarant que les assaillants avaient pour objectif de « le vitrifier », une expression signifiant qu’ils cherchaient à l’éliminer de manière brutale. Heureusement, grâce à l’intervention rapide et courageuse de la Garde présidentielle, les assaillants ont été repoussés et neutralisés.
Dans une publication sur son compte Facebook, Mahamat Idriss Déby Itno a salué la réactivité et le professionnalisme de ses soldats, rendant hommage à leur bravoure et exprimant ses condoléances aux familles des victimes. Selon lui, l’attaque a non seulement révélé la détermination des assaillants, mais aussi l’engagement indéfectible de la Garde présidentielle à protéger les institutions de l’État. Il a aussi souhaité un prompt rétablissement aux blessés, soulignant que les autorités compétentes doivent désormais déterminer les responsables et appliquer la loi avec la plus grande rigueur.
Le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, a confirmé que l’attaque avait fait deux militaires tués et cinq blessés. Quant aux assaillants, 18 d’entre eux ont été neutralisés, et six ont été blessés lors de l’échange de tirs. Le procureur a qualifié cet acte de « tentative d’atteinte à l’ordre constitutionnel », soulignant qu’il s’agissait de crimes graves, y compris l’assassinat, la tentative de renversement de l’ordre établi, et la participation à un mouvement insurrectionnel. Les autorités ont déjà ouvert une enquête pour identifier les responsables de cette attaque et leurs complices, et pour déceler toute organisation derrière cette tentative de coup d’État.
Cet incident survient alors que le Tchad traverse une période particulièrement sensible. Le pays est en pleine transition politique après le décès du président Idriss Déby Itno, père du président actuel, en avril 2021. Depuis lors, Mahamat Idriss Déby Itno dirige le pays avec une promesse de réformes et d’élections, bien que la transition ait été marquée par des critiques de l’opposition et des tensions internes. Fin décembre dernier, des élections législatives, provinciales et communales ont été organisées, mais elles ont été largement boycottées par l’opposition, notamment le parti Les Transformateurs dirigé par l’ancien Premier ministre Succès Masra. Cette situation a contribué à l’aggravation des tensions politiques dans le pays.
En parallèle de la crise politique intérieure, le Tchad est également confronté à des tensions internationales. En décembre 2023, le gouvernement tchadien a commencé un retrait progressif des forces françaises stationnées dans le pays, une décision qui a exacerbé les relations entre N’Djamena et Paris. Ce retrait, dans le cadre de la réorientation de la présence militaire française en Afrique, a été perçu comme un changement stratégique, mais aussi comme un facteur de fragilisation pour le gouvernement de Mahamat Idriss Déby Itno.
L’attaque contre la présidence fait donc partie d’un contexte de fragilité politique, de remise en question de l’autorité de l’État et de tensions avec des acteurs extérieurs. Alors que les enquêtes continuent pour identifier et poursuivre les responsables de l’attaque, la situation reste tendue au Tchad, et l’issue de cette crise politique pourrait influencer les orientations futures du pays. Mahamat Idriss Déby Itno devra naviguer entre les attentes internes de réformes et de stabilité et les pressions internationales liées à sa gouvernance et à ses alliances stratégiques.