Le gouvernement algérien a récemment adopté de nouvelles mesures visant à renforcer le contrôle et la régulation des importations. Ces ajustements, portés par le ministère du Commerce intérieur et de la Régulation du marché, touchent principalement la déclaration des ventes et des stocks, ainsi que les conditions d’octroi des certificats de respect aux opérateurs économiques.
Le 15 décembre 2024, une première note du ministère avait introduit l’obligation pour les importateurs de soumettre les statistiques de leurs ventes et stocks pour le premier semestre de 2024. Cette initiative visait à garantir une meilleure traçabilité et à limiter les dérives commerciales. Cependant, certains produits essentiels tels que la banane, le lait infantile, les viandes et les épices ont été exemptés afin de prévenir toute perturbation de l’approvisionnement, notamment en prévision du mois de ramadan.
Face aux difficultés rencontrées par les opérateurs pour respecter ces nouvelles exigences, une nouvelle instruction du 31 décembre 2024 a permis un sursis. Les importateurs ont ainsi jusqu’au 31 mars 2025 pour régulariser leur situation en soumettant leurs déclarations de ventes et de stocks. Parallèlement, les sanctions déjà appliquées, notamment le retrait des certificats de respect, ont été suspendues sous réserve de la soumission des documents requis.
En outre, la mesure controversée imposante aux importateurs de disposer d’entrepôts dans la même wilaya que leur immatriculation a été rapportée, permettant ainsi aux opérateurs de mieux s’adapter aux nouvelles normes sans perturber la logistique.
Une plateforme numérique a également été mise en place par le ministère pour faciliter la gestion des certificats de respect et garantir une plus grande transparence. Cette digitalisation permettra un meilleur contrôle des activités d’importation et assurera une meilleure traçabilité des opérations.
Ces mesures sont prises dans le but de renforcer la souveraineté économique de l’Algérie, de limiter les pratiques frauduleuses et de mieux gérer les stocks et les ressources. En revanche, certaines inquiétudes émergent quant à leur impact sur les opérations des importateurs et le coût des ajustements requis.
Le gouvernement reste déterminé à maintenir un équilibre entre une régulation stricte et la fluidité de l’approvisionnement du marché national, tout en soutenant les importateurs dans le processus de régularisation. Ces décisions marquent une étape importante vers une gestion plus rigoureuse du commerce extérieur de l’Algérie.