L’Arabie saoudite accueille une réunion stratégique à Riyad, réunissant les principaux chefs de la diplomatie arabe et européenne pour débattre de l’avenir de la Syrie. Ce sommet, organisé le dimanche 12 janvier, intervient un mois après la chute historique de Bachar al-Assad et alors que le pays entame une transition complexe. Désormais dirigée par un gouvernement de transition dominé par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), la Syrie fait face à d’importants défis liés à la stabilité, à la sécurité et au respect des droits fondamentaux de sa population, des préoccupations qui dominent les discussions internationales.
Les sanctions internationales imposées à la Syrie depuis 2011 sont un point clé des négociations. Ces mesures, adoptées en réponse à la répression sanglante des manifestations contre le régime Assad, ont considérablement affaibli l’économie syrienne, aggravant la souffrance de sa population. Le nouveau ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a plaidé en faveur d’une levée rapide de ces sanctions, arguant qu’elles entravent la reconstruction et les efforts humanitaires.
Cependant, les puissances occidentales, notamment les États-Unis et l’Union européenne, adoptent une position prudente. Elles exigent des garanties claires sur le respect des droits humains, la protection des minorités et la lutte contre le terrorisme avant d’envisager un assouplissement des sanctions. Cette prudence est renforcée par les inquiétudes concernant la présence d’éléments extrémistes dans le gouvernement de transition syrien.
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a proposé une « approche intelligente » visant à maintenir des sanctions ciblées contre les responsables des atrocités de la guerre tout en allégeant les restrictions pour permettre une aide humanitaire efficace. L’Allemagne a ainsi annoncé une contribution supplémentaire de 50 millions d’euros pour répondre aux besoins urgents en nourriture, abris et soins médicaux en Syrie.
De son côté, Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, a souligné que l’assouplissement des sanctions serait conditionné à des « progrès tangibles », notamment en matière de droits des femmes et de protection des minorités. Ces déclarations reflètent un équilibre délicat entre soutien humanitaire et vigilance politique face à un gouvernement encore jugé instable.
La réunion, qui inclut des représentants de la France, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Turquie, de l’ONU et de l’Union européenne, souligne l’enjeu mondial de la crise syrienne. John Bass, sous-secrétaire d’État américain, a insisté sur l’importance de veiller à ce que la Syrie ne devienne à nouveau un refuge pour le terrorisme, tout en œuvrant à une défaite durable des groupes extrémistes, notamment l’État islamique.