La Grèce traverse une période difficile, confrontée à une cascade de catastrophes naturelles qui mettent à rude épreuve ses services d’urgence et sa population. En l’espace de 48 heures, plus de 150 foyers d’incendie ont embrasé le territoire, forçant l’évacuation de milliers de personnes et mobilisant près de 5 000 sapeurs-pompiers, soutenus par des dizaines d’aéronefs. Ces flammes, attisées par des conditions climatiques extrêmes, ravagent des régions comme Patras, ainsi que des îles touristiques prisées telles que Chios et Zante, et s’étendent au nord-ouest du Péloponnèse.
Les conditions météorologiques, marquées par une chaleur torride, une sécheresse tenace et des bourrasques violentes, exacerbent la propagation des feux, rendant certaines zones quasi inaccessibles. Sur les 23 fronts actifs, plusieurs demeurent indomptés, menaçant forêts, habitations et infrastructures essentielles. Kostas Tsigas, président de l’Union des officiers des pompiers, a qualifié la journée de mercredi comme l’une des plus ardues, avec 82 nouveaux départs d’incendie en une seule journée.
Depuis juin, plus de 20 000 hectares ont été réduits en cendres. Face à l’ampleur de cette crise, la Grèce a sollicité le mécanisme de solidarité européenne, obtenant quatre bombardiers d’eau supplémentaires pour appuyer les 33 appareils déjà engagés. Malgré cette mobilisation colossale, les pompiers, exténués, luttent dans des conditions périlleuses, parfois au prix de blessures.
Mercredi soir, un tremblement de terre de magnitude 4,7 a ébranlé la côte de Nisyros, à 38 kilomètres au sud-ouest de l’île, selon le Centre sismologique euro-méditerranéen (EMSC). Bien qu’aucune victime ni dégât matériel n’ait été recensé, cet événement sismique accentue la pression sur un pays déjà en état d’alerte maximale. Située sur plusieurs failles tectoniques, la Grèce reste particulièrement vulnérable à ces secousses, qui viennent complexifier une situation déjà critique.
En Espagne, 14 brasiers majeurs, principalement dans le nord, ont causé la mort de deux personnes et de nombreux blessés graves. Malgré un léger répit grâce à une humidité accrue et des précipitations, l’Espagne a requis l’assistance européenne, notamment des avions Canadair. Au Portugal, cinq incendies d’envergure mobilisent 1 800 pompiers, tandis que les habitants s’organisent pour protéger leurs villages. Depuis janvier, 63 000 hectares ont été consumés, selon l’Institut national de gestion des forêts (ICNF).
Dans les Balkans, l’Albanie pleure la perte d’un octogénaire et la destruction de 33 700 hectares depuis juillet. Au Monténégro, un militaire a péri lors d’une opération anti-incendie. En Turquie, où la sécheresse affecte 60 % du territoire, 15 personnes, dont des pompiers et des ouvriers forestiers, ont perdu la vie depuis la mi-juillet. En Italie, bien que l’incendie du Vésuve soit maîtrisé, la canicule maintient 11 villes en alerte rouge, compromettant gravement les récoltes agricoles.
L’Observatoire européen de la sécheresse (EDO) indique que plus de la moitié des sols et des côtes méditerranéennes étaient affectés en juillet, un record depuis 2012. Alors que la France connaît une relative accalmie, l’Europe méridionale reste en proie à des incendies dévastateurs, ayant consumé des dizaines de milliers d’hectares et causé plusieurs pertes humaines. Cette vague de chaleur prolongée, conjuguée à une sécheresse sévère, continue de menacer les populations et les écosystèmes de la région.
.