La tragédie qui a coûté la vie à trois militaires dans la wilaya de Aïn Temouchent est un échec cuisant du Général d’Armée Saïd Chanegriha et de la hiérarchie militaire, dont la gestion calamiteuse de cette crise est inacceptable. Alors que les intempéries et les crues étaient largement prévisibles, envoyer des soldats dans des zones à haut risque, sous des conditions climatiques extrêmes, relève d’une négligence criminelle. Cette tragédie met en lumière un manque flagrant de préparation et de discernement de la part des responsables militaires.
Les militaires, chargés de sécuriser les routes, ont été emportés par les crues de l’Oued El-Ababsa lors d’une patrouille, mais que dire des responsabilités de l’ANP qui, au lieu de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses hommes, les envoie à la merci d’intempéries annoncées ? Plutôt que de se contenter de simples condoléances et d’une prière, le Général Chengriha devrait se poser les véritables questions sur l’état de ses forces et les conditions d’engagement de ses soldats.
Ce genre de drame ne doit pas être balayé sous le tapis avec quelques mots de compassion. Saïd Chengriha, en tant que Chef d’Etat-Major, est directement responsable de la formation, de la sécurité et de l’équipement de ses troupes. Il ne peut plus se contenter de discours lénifiants. Il est grand temps qu’il prenne ses responsabilités, qu’il examine sérieusement les causes de ce drame, et surtout, qu’il mette en place des mesures concrètes pour éviter que de telles tragédies se répètent. Le sacrifice des militaires ne doit pas être réduit à une simple fatalité, mais doit entraîner une remise en question de l’ensemble du système de gestion des missions à haut risque.
