Washington, 9 juillet 2025 – Dans une atmosphère lourde de tensions géopolitiques et de tragédie humaine, Donald Trump et Benjamin Netanyahu se sont rencontrés à la Maison Blanche pour la deuxième fois en moins de 24 heures. Cette rencontre imprévue, qui s’est tenue à huis clos mardi soir, illustre l’intensité des tractations en cours pour parvenir à un accord de cessez-le-feu à Gaza – une initiative urgente mais semée d’embûches.
Durant un tête-à-tête d’un peu plus d’une heure, les deux dirigeants auraient abordé « quasiment exclusivement » la situation à Gaza, selon les mots de Trump lui-même. « Gaza est une tragédie. Nous voulons tous une solution », a-t-il déclaré, sans fournir davantage de détails. Mais le silence médiatique qui entoure les pourparlers, conjugué à l’absence de déclaration officielle, laisse planer le doute sur une percée réelle.
L’envoyé spécial de Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a tenté d’alimenter l’espoir en affirmant que les différends entre Israël et le Hamas étaient désormais réduits à une seule question. Selon lui, un accord de trêve de 60 jours serait à portée de main, avec la libération de 10 otages vivants et la restitution de 9 corps. Pourtant, la nature de l’obstacle restant – le redéploiement de l’armée israélienne à Gaza – cristallise de profondes divergences.
Israël, selon plusieurs sources, envisagerait d’imposer une nouvelle réalité territoriale dans le sud de Gaza, notamment à Rafah. Le ministre israélien de la Défense prévoit l’installation d’un camp de tentes destiné à contrôler et contenir la population palestinienne, dans ce qui s’apparente à un début de mise en œuvre d’un controversé « plan Trump » visant à dépeupler l’enclave.
En dépit de l’optimisme affiché par l’administration Trump, Benjamin Netanyahu a lui-même tempéré les attentes lors d’une rencontre parallèle avec le président républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson. « Nous devons encore terminer le travail à Gaza », a-t-il affirmé, en insistant sur la nécessité de « détruire les capacités militaires et gouvernementales du Hamas ».
Sur le terrain, le bilan humain continue de s’alourdir. Depuis le début de l’offensive israélienne, plus de 57 000 Palestiniens ont été tués et près de 137 000 blessés, selon les Nations unies. Près de 500 000 personnes sont aujourd’hui menacées par la famine, alors que la majorité des habitants de Gaza ont été déplacés. En Israël, 1 139 personnes ont été tuées lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, et plus de 200 otages avaient été capturés. Environ 50 d’entre eux seraient encore détenus à Gaza, dont 20 toujours en vie.
Trump, fidèle à son soutien sans faille à Netanyahu, n’a pas hésité à critiquer le système judiciaire israélien en évoquant le procès en cours contre le Premier ministre, accusé de corruption et d’abus de confiance – des accusations qu’il nie vigoureusement. Netanyahu, de son côté, a salué l’étroite collaboration entre les deux pays, affirmant devant le Congrès que jamais Israël et les États-Unis n’avaient été aussi coordonnés.
Malgré l’intensification des échanges diplomatiques, aucune annonce officielle n’a encore été faite, et la situation sur le terrain reste désespérée. L’ombre d’un accord plane, mais elle reste incertaine, suspendue à un jeu d’équilibres où la politique intérieure israélienne, les intérêts électoraux de Trump et la tragédie gazaouie s’entrelacent dans un inquiétant ballet diplomatique.