Lors de sa 10 000ᵉ réunion, le Conseil de sécurité des Nations Unies a examiné un projet de résolution présenté par dix membres non permanents, appelant à un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent dans la bande de Gaza. Malgré l’appui de 14 des 15 membres du Conseil, les États-Unis, membre permanent, ont opposé leur veto, empêchant ainsi l’adoption de la résolution. Ce rejet marque une nouvelle étape dans l’isolement diplomatique de Washington et d’Israël face à une crise humanitaire qui perdure depuis 23 mois, tout en accentuant les tensions sur la scène internationale.
Le projet de résolution appelait à plusieurs mesures urgentes et interdépendantes : un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent à Gaza, destiné à mettre fin aux combats et à protéger la population civile, devait être accompagné de la libération immédiate, digne et inconditionnelle de tous les otages détenus par le Mouvement de résistance islamique palestinien (Hamas) et d’autres groupes armés. En parallèle, la levée immédiate par Israël de toutes les restrictions sur l’aide humanitaire visait à garantir une distribution sûre et sans entrave de nourriture, de médicaments et d’autres ressources vitales aux 2,1 millions de Gazaouis dans le besoin, tandis que le rétablissement complet des services de base, incluant l’eau, l’électricité et les infrastructures médicales essentielles, devait répondre aux besoins fondamentaux de la population.
Washington a justifié son veto par l’absence, selon lui, d’une condamnation explicite du Hamas dans le texte. Cette décision a provoqué de vives critiques au sein de la communauté internationale, alors que la situation humanitaire à Gaza est qualifiée de « catastrophique ». L’ambassadeur israélien à l’ONU, Danny Danon, a qualifié la résolution d’« insignifiante », affirmant qu’elle ne contribuerait ni à la libération des otages ni à l’instauration de la paix, et réaffirmant que la priorité d’Israël reste la lutte contre le Hamas.
La résolution mettait en lumière la propagation rapide de la faim à Gaza, avertissant qu’une famine pourrait frapper la région si les restrictions sur l’aide humanitaire n’étaient pas levées. Un rapport récent d’experts indépendants nommés par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies accuse Israël de commettre un « génocide » à Gaza, appelant la communauté internationale à intervenir et à traduire les responsables en justice.
Ce veto intervient à l’approche de l’Assemblée générale des Nations Unies, où plusieurs pays envisagent de reconnaître un État palestinien indépendant. Par ailleurs, un sondage récent indique une évolution notable de l’opinion publique américaine : près de la moitié des citoyens jugent désormais l’action militaire israélienne à Gaza excessive, contre 40 % en novembre 2023. Cependant, le soutien à une médiation active des États-Unis pour un cessez-le-feu a diminué, reflétant un certain désengagement sur ce dossier sensible.
Malgré les appels internationaux, Israël a intensifié ses opérations à Gaza, lançant une offensive terrestre visant à démanteler la capacité militaire du Hamas. Aucune durée précise n’a été annoncée pour cette opération, accentuant les craintes d’une aggravation de la crise humanitaire et laissant planer l’ombre d’un conflit prolongé.