Tottenham a subi une véritable correction ce dimanche au City Ground, s’inclinant 3-0 face à un Nottingham Forest revigoré sous les ordres de Sean Dyche. Callum Hudson-Odoi, auteur d’un doublé (dont un but chanceux sur une erreur d’Archie Gray et un autre profitant d’une bourde de Guglielmo Vicario), et Ibrahim Sangaré, avec une frappe magistrale, ont scellé le sort des Spurs. Une prestation indigente, sans réaction, avec seulement six tirs tentés et une possession stérile qui n’a jamais débouché sur du danger réel.
À l’issue de la rencontre, Thomas Frank n’a pas cherché à édulcorer la réalité. « C’est très mauvais, brûlant et agaçant. Il n’y a pas de solution miracle, cela prend du temps », a lâché le technicien danois. Arrivé l’été dernier pour succéder à Ange Postecoglou — auréolé d’une victoire en Europa League mais plombé par une saison domestique désastreuse — Frank refuse une fois encore l’illusion du “quick fix”. Il prône un chantier de fond : travail quotidien, répétition et patience pour reconstruire un collectif miné par des années d’instabilité sportive et institutionnelle.
Mais les maux sont désormais bien identifiés et persistent. Une défense friable, régulièrement trahie par des erreurs individuelles grossières. Un milieu de terrain dépassé dans l’impact et incapable de contrôler le tempo. Et une attaque désespérément atone, où Richarlison et Xavi Simons ont traversé la rencontre comme des ombres. Résultat : Tottenham végète à la 11e place avec 22 points, englué dans le ventre mou, à seulement quatre longueurs d’un Forest pourtant 16e.
Cette lourde défaite met un coup d’arrêt à la dynamique plus encourageante observée en décembre et ravive les interrogations sur la capacité de Thomas Frank à transposer son pragmatisme, hérité de Brentford, dans un club aux ambitions et à la pression bien supérieures. Les supporters, déjà exaspérés par les contre-performances répétées et par les récentes sorties du coach sur leur supposée impatience, risquent de faire entendre leur colère.
Frank assure bénéficier du soutien de sa direction. Mais en Premier League, le temps est un luxe que peu d’entraîneurs peuvent réellement s’offrir. Sans résultats rapides — dès les prochaines échéances — l’appel à la patience pourrait rapidement se transformer en ultimatum. À Tottenham, la reconstruction promise par le Danois passera inévitablement par des épreuves douloureuses comme celle-ci. Reste à savoir combien de temps les tribunes et la hiérarchie accepteront encore d’attendre.


























