La colère agricole ne retombe pas en France. En ce dimanche 21 décembre 2025, la mobilisation des éleveurs contre la gestion gouvernementale de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) bovine se poursuit, avec une intensité particulière dans le Sud-Ouest.
Si un léger reflux national, plusieurs barrages restent en place sur les autoroutes principales, perturbant la circulation en cette période de départs. Sur l’A64, entre Carbonne (Haute-Garonne) et Briscous/Urt (Pyrénées-Atlantiques), l’axe est toujours totalement fermé, le barrage emblématique de Carbonne étant tenu par les « Ultras de l’A64 », dont certains affirment être prêts à rester sur place jusqu’à nouvel ordre. Sur l’A63, à Cestas (Gironde), la circulation est filtrante avec des déviations courtes mises en place pour limiter l’impact sur les automobilistes, tandis que l’A75 et certaines routes nationales, comme la RN20 en Ariège, subissent des perturbations ponctuelles.
Cette mobilisation fait suite à l’apparition de la DNC en France à l’été 2025, une maladie virale bovine non transmissible à l’homme mais qui provoque fièvre, nodules cutanés, chute de production laitière et mortalité des animaux. Le gouvernement a mis en place une stratégie basée sur l’abattage total des troupeaux en cas de foyer, un renforcement de la vaccination (plus de 750 000 bovins ciblés) et des restrictions de mouvements. Si cette approche est soutenue par la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, elle est vivement contestée par la Coordination rurale et la Confédération paysanne, qui dénoncent un protocole jugé disproportionné et plaident pour une vaccination généralisée sans abattage systématique.
Les agriculteurs maintiennent la pression sur le terrain, facilitant souvent le passage des véhicules légers pour ne pas pénaliser les automobilistes, mais bloquant totalement le trafic poids lourds et le transit longue distance sur les zones concernées.
Après les annonces du Premier ministre Sébastien Lecornu — fonds d’urgence porté à 11 millions d’euros et vaccination accélérée —, les syndicats restent divisés : certains appellent à une trêve conditionnelle, tandis que d’autres continuent la mobilisation, avec des slogans tels que « On ne va pas lâcher ». Une nouvelle réunion entre le gouvernement et les syndicats est prévue début janvier 2026, et la situation reste évolutive.
À quelques jours de Noël, le Sud-Ouest reste ainsi le cœur d’une mobilisation agricole déterminée, révélatrice d’un malaise profond du monde rural face aux choix sanitaires et économiques de l’État. La perspective d’une levée partielle des barrages existe, mais elle demeure suspendue à d’éventuelles avancées concrètes dans les négociations à venir.

























