Le vendredi 26 décembre 2025, vers midi, une violente explosion a secoué l’Ummal Qura International Madrasa, un établissement religieux situé dans le quartier densément peuplé d’Hasnabad, à South Keraniganj, en périphérie sud de Dacca, la capitale du Bangladesh. Cet incident a fait quatre blessés graves, tous issus de la même famille : le directeur de la madrasa, Sheikh Al Amin (32 ans), son épouse Asiya Begum (28 ans), et leurs deux fils, Umayet (10 ans) et Abdullah (7 ans).
Par un concours de circonstances providentiel, aucun élève ne se trouvait dans l’enceinte au moment de l’explosion. La madrasa, qui accueille habituellement une cinquantaine d’enfants, était fermée en raison du congé hebdomadaire du vendredi, évitant ainsi un drame humain d’une ampleur bien plus considérable.
Des témoins décrivent une détonation assourdissante, semblable à un tremblement de terre, suivie d’un épais nuage de fumée. La puissance de l’explosion a soufflé plusieurs murs, provoqué l’effondrement total de deux pièces et fragilisé la structure du bâtiment : fissures dans le toit, atteinte des piliers porteurs et colonnes endommagées. Les dégâts se sont étendus à un immeuble voisin, où des fenêtres ont été brisées, des murs fissurés et du mobilier détruit.
Un riverain, Humayun Kabir, a raconté : « J’étais en train de rentrer chez moi quand l’explosion s’est produite. Des briques sont tombées sur ma tête, et j’ai perdu connaissance. » D’autres habitants ont décrit une panique générale dans ce quartier populaire, où les familles se sont précipitées pour porter secours aux victimes coincées sous les décombres.
Immédiatement après l’explosion, les forces de l’ordre ont bouclé la zone et lancé une opération de grande envergure. Les enquêteurs ont rapidement découvert des cocktails Molotov artisanaux, des substances chimiques suspectes et du matériel dédié à la fabrication de bombes.
Le lendemain, samedi 27 décembre 2025, l’unité de déminage (Bomb Disposal Unit) et l’équipe criminalistique (Crime Scene Unit) ont procédé à une neutralisation sécurisée et à la saisie d’environ 250 kilogrammes de matières explosives, de bombes rudimentaires et de produits chimiques. Cette quantité impressionnante soulève de graves questions sur les intentions derrière ce stock.
L’officier en charge de la police de South Keraniganj, Saiful Alam, a déclaré : « L’opération est toujours en cours, mais nous avons déjà neutralisé une grande quantité de matériaux explosifs. Des détails supplémentaires seront communiqués après la fin des perquisitions. » Deux femmes, dont Asiya Begum selon plusieurs sources, ont été placées en garde à vue pour interrogatoire. Une affaire pénale a été ouverte.
Le bâtiment, un édifice modeste d’un seul étage, appartient à Parveen Begum (ou Parvin Begum), qui l’avait loué il y a trois ans à un certain Mufti Harun. Ce dernier dirigeait initialement la madrasa avant d’en confier la gestion quotidienne à son beau-frère, Sheikh Al Amin, et à sa famille, qui y résidaient également.
La propriétaire a fermement nié toute connaissance d’activités illicites : « Je n’avais aucune idée de ce qui se passait à l’intérieur. Ils payaient le loyer régulièrement et semblaient gérer une école religieuse tout à fait normale. Quand je suis arrivée sur place, j’ai vu le bâtiment complètement détruit et la police en train de récupérer des produits chimiques et des explosifs. »
Les locaux rapportent que trois pièces étaient dédiées aux activités éducatives, tandis que la famille occupait l’autre côté du bâtiment.
Les autorités bangladaises, soutenues par les services de renseignement, explorent toutes les pistes : une explosion accidentelle lors d’une manipulation maladroite des explosifs, une négligence, ou bien un stockage intentionnel lié à des activités militantes ou criminelles organisées. Aucune revendication n’a été enregistrée à ce jour, et aucune connexion directe avec un groupe spécifique n’a été établie publiquement.
Les investigations se poursuivent intensivement, avec des analyses en laboratoire des substances saisies et des interrogatoires approfondis. Les autorités promettent une transparence accrue et des mesures renforcées pour protéger les lieux de culte et d’éducation. Des développements majeurs sont attendus dans les prochains jours.



























